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Les représentants du gouvernement américain ont exhorté mercredi la justice britannique à rejeter une ultime tentative de Julian Assange de faire appel de son extradition vers les Etats-Unis, réfutant avoir lancé des poursuites "politiques" contre le fondateur de WikiLeaks.
La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Après plusieurs revers, les avocats de l'Australien de 52 ans s'efforcent depuis mardi, dans une dernière tentative, de convaincre les deux juges de la Haute Cour de Londres que ces poursuites contre lui sont "politiques", et qu'une extradition mettrait sa santé et même sa vie en danger.
Comme la veille, Julian Assange, souffrant selon sa défense, était absent et n'est pas non plus apparu par vidéoconférence pour le deuxième et dernier jour d'audience.
La justice britannique, doit décider si elle accorde ou non au fondateur de WikiLeaks le droit de faire appel de son extradition aux Etats-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique. Une décision est peu probable avant plusieurs semaines.
L'avocate Clair Dobbin, qui représente le gouvernement américain, a estimé lors de l'audience que M. Assange avait "publié sans discernement et en toute connaissance de cause les noms d'individus qui ont servi de sources d'information aux États-Unis".
"Ce sont ces faits qui le distinguent (d'autres médias), et pas ses opinions politiques", a-t-elle fait valoir.
- "Déni de justice" -
La veille, l'avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, avait lui dénoncé des poursuites "politiques" après la révélation de faits de "grave criminalité d'Etat".
Sa défense met également en avant un risque de suicide en cas d'extradition.
En cas de refus de ce recours par la justice britannique, ses proches tenteront de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, mais ils craignent que M. Assange soit remis rapidement aux Etats-Unis.
Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté par la police britannique en 2019 après avoir passé sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres, afin d'éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.
Comme la veille, des dizaines de manifestants se sont rassemblés sous la pluie devant la Haute Cour de Londres pour lui apporter leur soutien, après des rassemblements organisés mardi soir en France.
L'Australien est poursuivi pour des "pratiques journalistiques ordinaires" consistant à "obtenir et publier des informations", a fait valoir son avocat mardi. Son client risque une peine disproportionnée aux Etats-Unis et "il existe un risque réel qu'il subisse un déni de justice flagrant", a-t-il ajouté.
De nombreuses voix ont exhorté le président américain Joe Biden a abandonner les 18 chefs d'accusation auquel fait face M. Assange devant un tribunal fédéral de Virginie, formés lors du mandat de son prédécesseur Donald Trump au nom de la loi de 1917 sur l'espionnage.
(T.Renner--BBZ)