Berliner Boersenzeitung - La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne

EUR -
AED 3.847878
AFN 71.355775
ALL 98.683518
AMD 407.90528
ANG 1.887605
AOA 956.471645
ARS 1045.95529
AUD 1.603226
AWG 1.888324
AZN 1.781822
BAM 1.966431
BBD 2.114632
BDT 125.156641
BGN 1.966151
BHD 0.394734
BIF 3093.725774
BMD 1.047614
BND 1.411632
BOB 7.237126
BRL 6.077208
BSD 1.047362
BTN 88.402636
BWP 14.308356
BYN 3.42753
BYR 20533.229892
BZD 2.111113
CAD 1.462317
CDF 3007.698713
CHF 0.934451
CLF 0.037128
CLP 1024.488044
CNY 7.587893
CNH 7.587411
COP 4598.762534
CRC 533.484204
CUC 1.047614
CUP 27.761765
CVE 110.864372
CZK 25.355423
DJF 186.50833
DKK 7.465217
DOP 63.121256
DZD 140.612199
EGP 51.738619
ERN 15.714207
ETB 128.216383
FJD 2.384317
FKP 0.826899
GBP 0.833093
GEL 2.870782
GGP 0.826899
GHS 16.547461
GIP 0.826899
GMD 74.380234
GNF 9027.807516
GTQ 8.084709
GYD 219.114611
HKD 8.154522
HNL 26.46709
HRK 7.4729
HTG 137.483283
HUF 411.178923
IDR 16702.682523
ILS 3.88451
IMP 0.826899
INR 88.456578
IQD 1372.017612
IRR 44078.349107
ISK 146.33087
JEP 0.826899
JMD 166.852061
JOD 0.742864
JPY 161.438289
KES 135.633281
KGS 90.645526
KHR 4216.797496
KMF 495.000342
KPW 942.851996
KRW 1471.38375
KWD 0.322508
KYD 0.872819
KZT 522.947237
LAK 23005.375183
LBP 93789.056763
LKR 304.828008
LRD 189.042028
LSL 18.899678
LTL 3.093331
LVL 0.633691
LYD 5.114652
MAD 10.536263
MDL 19.103279
MGA 4888.428571
MKD 61.864461
MMK 3402.60866
MNT 3559.791534
MOP 8.397299
MRU 41.673301
MUR 49.080863
MVR 16.196605
MWK 1816.118578
MXN 21.342527
MYR 4.680756
MZN 66.953146
NAD 18.899678
NGN 1777.488252
NIO 38.538352
NOK 11.546605
NPR 141.4447
NZD 1.789386
OMR 0.40317
PAB 1.047362
PEN 3.971471
PGK 4.216797
PHP 61.745272
PKR 290.845514
PLN 4.335303
PYG 8176.203443
QAR 3.81965
RON 5.007898
RSD 117.641009
RUB 108.641335
RWF 1429.729623
SAR 3.933191
SBD 8.782728
SCR 14.351263
SDG 630.139998
SEK 11.502008
SGD 1.409512
SHP 0.826899
SLE 23.812353
SLL 21967.941912
SOS 598.535896
SRD 37.184018
STD 21683.489915
SVC 9.164547
SYP 2632.160877
SZL 18.893143
THB 36.239583
TJS 11.154103
TMT 3.666648
TND 3.327389
TOP 2.45362
TRY 36.218968
TTD 7.113458
TWD 34.134924
TZS 2785.961894
UAH 43.329253
UGX 3869.922166
USD 1.047614
UYU 44.540803
UZS 13436.643239
VES 48.775996
VND 26629.29442
VUV 124.374812
WST 2.924509
XAF 659.522612
XAG 0.033459
XAU 0.000386
XCD 2.831229
XDR 0.796707
XOF 659.522612
XPF 119.331742
YER 261.824842
ZAR 18.888413
ZMK 9429.782938
ZMW 28.932419
ZWL 337.331207
  • AEX

    13.6800

    879.8

    +1.58%

  • BEL20

    69.4500

    4228.29

    +1.67%

  • PX1

    41.8400

    7255.01

    +0.58%

  • ISEQ

    17.2700

    9613.97

    +0.18%

  • OSEBX

    3.8100

    1468.66

    +0.26%

  • PSI20

    48.3400

    6409

    +0.76%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.5000

    2989.04

    +2.98%

  • N150

    24.5300

    3295.3

    +0.75%

La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne
La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne / Photo: Fred TANNEAU - AFP

La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne

A 37 ans, Samuel Lewis n'a jamais été scolarisé ni salarié: ce "paysan-artiste" britannique installé en Bretagne vit presque sans argent, en cultivant céréales et légumes à la main pour "sa nourriture de base". Une quête d'autosuffisance qu'il partage sur internet ou lors de stages gratuits.

Taille du texte:

"La vraie richesse, c'est une bonne terre et tout ce qu'elle nous donne" lance-t-il, un grand sourire aux lèvres, en faisant visiter son "coin de paradis".

Trois hectares dans un hameau à Duault près de Callac (Côtes d'Armor), répartis en 35 parcelles: avec son père Gareth, d'origine galloise, il y cultive seigle, blé noir, haricots, pommes de terre, fruits et autres légumes du potager. Uniquement pour la consommation familiale.

"L'objectif, c'est de faire ma nourriture de base", résume-t-il. Les 500 arbres qu'il a plantés lui fournissent des pommes pour faire son cidre ou du bois pour se chauffer. Légumes et céréales font d'excellentes soupes ou salades, du pain, des galettes.

Ici, ni tracteur ni motoculteur: il travaille "à l'ancienne" - et seulement l'après-midi. Ses outils de prédilection sont la houe, la faucille ou le fléau, achetés d'occasion ou fabriqués dans son atelier. Des voisins plus âgés lui ont en appris le maniement.

"Je suis le seul en Europe occidentale à cultiver les céréales à la main", proclame-t-il avec un fort accent d'outre-Manche.

Pull en laine fait maison, sabots en bois, cheveux longs et rares, barbe rousse tressée sous le menton, Samuel Lewis, avec son allure de barde sorti d'un conte, s'installe devant un feu de bois. Il raconte un parcours atypique, en marge d'une société de consommation qu'il rejette.

- "Je ne vends rien" -

En 1994, les Lewis quittent le nord de l'Angleterre et viennent s'installer en Centre-Bretagne. Ils y rachètent à bas prix une ruine qu'ils vont retaper "pour avoir plus d'espace" pour leurs deux filles et leur fils.

Autodidacte, Samuel n'ira jamais à l'école, apprend à lire avec l'aide de sa mère, aujourd'hui décédée.

Avec l'adolescence vient l'heure des questionnements.

"Chaque chose qu'on fait comme métier dégrade l'environnement", estime-t-il. "Déjà à 16 ans j'étais attaché à mon jardin. Pour moi c'était pas possible (de travailler) dans un bâtiment toute la journée!".

Il préfère cultiver ce jardin, son amour de la terre, mener une vie simple, respectueuse de l'environnement. Ne pas dépendre de l'argent pour vivre.

"Ce que je fais, c'est l'antithèse de l'agriculture moderne, je ne vends rien", dit-il. "La terre, on l'a tuée avec l'agriculture moderne!".

Il ne rejette pas le confort ou la modernité, partage la maison où vivent son père et sa soeur, pour les repas ou l'internet. Mais il préfère dormir dans la petite bâtisse voisine, sans électricité ni eau courante.

Ce "paysan-artiste", comme il se décrit, dessine, tous les matins, depuis tout petit. Son personnage fétiche, Tim le jardinier, est au coeur d'un livre, co-écrit avec son père et récemment publié par les éditions Ulmer, "La vie simple", mêlant réflexions philosophiques et guide illustré de jardinage.

Ses seuls revenus proviennent de ce livre et du mensuel qu'il rédige avec son père et sa soeur Bethan, le "Central Britanny Journal" destiné à la communauté britannique de sa région et tiré à 2.500 exemplaires. Il refuse les aides sociales.

"On ne peut pas se passer d'argent", reconnaît-il. Mais pas question de "courir après l'argent".

- La recette du bonheur -

Le peu qu'il gagne lui permet d'aider son père à payer les factures, les rares courses alimentaires du foyer, le carburant des deux vieilles voitures de la famille. Ou d'aller boire un verre au bar ou au fest-noz du coin avec des amis.

Samuel Lewis dit n'acheter quasiment rien ou alors d'occasion, vêtements ou outils chinés dans des brocantes. Un style de vie, concède-t-il, rendu possible parce qu'il a accès aux commodités de la maison familiale.

Cette "vie simple", il souhaite la faire connaître, notamment sur les réseaux sociaux, Instagram ou Facebook. Une vidéo que le média en ligne Brut lui a consacré, a été vue 1,3 million de fois.

Depuis 2022, il organise régulièrement journées portes ouvertes et formations gratuites sur sa ferme vivrière. Il ne souhaite pas forcément convertir les visiteurs, mais au moins montrer, notamment aux jeunes générations, qu'une autre voie est possible.

"Quand j'étais jeune, on m'a culpabilisé sur la vie que je voulais mener", se souvient-il.

"Tout ce dont nous avons besoin, la terre nous le donne. Si on sait la cultiver, on peut vivre dans un environnement magnifique (...) manger de la bonne nourriture, faire un bon feu pour se réchauffer". La recette du bonheur simple, selon Samuel Lewis.

(Y.Berger--BBZ)