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Amazon a vu son chiffre d'affaires et son bénéfice net progresser au-delà des attentes du marché au premier trimestre, notamment grâce à sa branche de cloud, AWS, qui capitalise sur l'appétit des entreprises pour les services d'informatique à distance et d'intelligence artificielle (IA).
Son chiffre d'affaires a grimpé de 13% sur un an, à 143,3 milliards de dollars, et son bénéfice net est ressorti à 10,4 milliards, plus du triple de l'année dernière à la même période, d'après un communiqué publié mardi.
"La détermination des entreprises à moderniser leurs infrastructures (informatiques) et l'attrait des services d'IA d'AWS ré-accélèrent le taux de croissance" de la filiale de cloud, a déclaré Andy Jassy, le patron d'Amazon, cité dans le document.
Il a ajouté que la plateforme de vente avait aussi contribué aux performances du groupe pendant les trois premiers mois de l'année, grâce selon lui "aux prix bas" et aux "vitesses de livraison".
La principale activité d'Amazon, le e-commerce, "a retrouvé la forme à la fin de l'année 2023", a aussi noté Blake Droesch, de Emarketer.
"L'entreprise continue de récolter les bénéfices de sa stratégie de régionalisation des centres de traitement des commandes, avec des livraisons toujours plus rapides qui enchantent les clients".
"Cela lui permet de rester compétitive face aux nouvelles menaces que représentent Temu et Shein", les plateformes de vente chinoises à prix cassés, a ajouté l'analyste.
- Croissance accélérée du cloud -
Le groupe de Seattle vient en effet d'annoncer que ses vitesses de livraison ont encore augmenté en début d'année.
"En mars, près de 60% des commandes passées via Prime (abonnement payant à des services d'Amazon) sont arrivées le jour même ou le lendemain dans les 60 plus grandes villes américaines", a indiqué Amazon dans un communiqué lundi.
Mais le marché guettait surtout la croissance du cloud, qui représente l'essentiel des profits du groupe, et que la nouvelle vague d'IA est en train de bouleverser.
Au premier trimestre, AWS, la branche d'informatique à distance d'Amazon, a réalisé 25 milliards de dollars de revenus, en croissance de 17%, dont elle a dégagé 9,4 milliards de bénéfice opérationnel, indicateur clef de la rentabilité.
L'accélération de la croissance d'AWS a fait plaisir à Wall Street, qui n'en attendait pas tant. L'action d'Amazon prenait plus de 2% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Microsoft et Google, les deux principaux rivaux d'Amazon dans le cloud, ont déjà ravi le marché jeudi avec des profits supérieurs aux attentes et des fortes croissances dans l'informatique à distance.
Surtout, ils ont rassuré les investisseurs sur leur capacité à générer des revenus de leurs investissements massifs dans l'IA.
- Retard dans l'IA ? -
Les deux géants de la tech mènent la course à l'IA générative, qui permet de produire toutes sortes de contenus (texte, images, etc.) sur simple requête en langage courant.
Cette technologie qui fait vibrer la Silicon Valley depuis fin 2022, nécessite des puces de pointe, des serveurs high-tech, beaucoup de puissance informatique et de personnel qualifié pour entraîner les modèles de fondation, sur lesquels les entreprises bâtissent des outils de productivité et assistants d'IA (comme ChatGPT).
Mercredi dernier, Meta (Facebook, Instagram) a déçu Wall Street en annonçant des dépenses plus élevées dans l'IA, qui mettront plusieurs années à se transformer en bénéfices.
Amazon, plus discret que ses concurrents, a aussi mis le paquet dans l'IA générative, en nouant des contrats avec des start-up et en développant ses propres puces.
Sa plateforme Bedrock met à disposition des clients plusieurs modèles différents, dont ceux d'Anthropic (un rival d'OpenAI), de Meta ou du français Mistral.
Adam Selipsky, patron d'AWS, a assuré à l'AFP ce mois-ci qu'Amazon n'est pas en retard. "Il ne va pas y avoir un seul modèle (d'IA générative) qui va régner sur tous les autres", a-t-il déclaré.
L'IA générative "va générer des dizaines de milliards de dollars de revenus pour Amazon au cours des prochaines années", a promis Andy Jassy en février.
(S.G.Stein--BBZ)