Berliner Boersenzeitung - Journalistes en Afghanistan: censure, arrestations, violences ou exil

EUR -
AED 3.849459
AFN 71.267446
ALL 97.489194
AMD 407.131662
ANG 1.888724
AOA 957.395732
ARS 1052.23996
AUD 1.608928
AWG 1.889106
AZN 1.778344
BAM 1.94835
BBD 2.115818
BDT 125.236374
BGN 1.954483
BHD 0.394975
BIF 3036.718353
BMD 1.048048
BND 1.408315
BOB 7.241313
BRL 6.09607
BSD 1.047898
BTN 88.544945
BWP 14.307296
BYN 3.429786
BYR 20541.735881
BZD 2.112523
CAD 1.463185
CDF 3007.896896
CHF 0.929362
CLF 0.036978
CLP 1020.337634
CNY 7.58493
CNH 7.60312
COP 4601.977666
CRC 532.714856
CUC 1.048048
CUP 27.773265
CVE 110.700038
CZK 25.368204
DJF 186.258433
DKK 7.459213
DOP 63.305535
DZD 140.00766
EGP 52.060203
ERN 15.720716
ETB 129.012117
FJD 2.380379
FKP 0.827242
GBP 0.832233
GEL 2.855918
GGP 0.827242
GHS 16.611978
GIP 0.827242
GMD 74.41137
GNF 9044.651585
GTQ 8.090067
GYD 219.261645
HKD 8.157359
HNL 26.384543
HRK 7.475996
HTG 137.593904
HUF 411.299528
IDR 16692.832925
ILS 3.893576
IMP 0.827242
INR 88.571355
IQD 1373.466575
IRR 44128.050457
ISK 146.100754
JEP 0.827242
JMD 166.433635
JOD 0.743174
JPY 162.013521
KES 135.723264
KGS 90.648567
KHR 4244.593516
KMF 489.959968
KPW 943.242577
KRW 1467.528958
KWD 0.322411
KYD 0.873361
KZT 519.70306
LAK 23009.888592
LBP 93905.078447
LKR 304.924111
LRD 189.120651
LSL 18.979788
LTL 3.094612
LVL 0.633954
LYD 5.119731
MAD 10.475264
MDL 19.084031
MGA 4894.383123
MKD 61.499953
MMK 3404.018207
MNT 3561.266195
MOP 8.401216
MRU 41.822309
MUR 48.632961
MVR 16.203073
MWK 1818.362584
MXN 21.399862
MYR 4.679553
MZN 67.022637
NAD 18.97998
NGN 1768.213504
NIO 38.557204
NOK 11.607569
NPR 141.67231
NZD 1.787898
OMR 0.4035
PAB 1.047993
PEN 3.977374
PGK 4.219178
PHP 61.802851
PKR 291.409517
PLN 4.343765
PYG 8225.236565
QAR 3.81568
RON 4.976446
RSD 116.993815
RUB 106.1678
RWF 1435.825416
SAR 3.934914
SBD 8.756995
SCR 14.316445
SDG 630.380512
SEK 11.596769
SGD 1.410704
SHP 0.827242
SLE 23.659663
SLL 21977.042238
SOS 598.917452
SRD 37.106106
STD 21692.472405
SVC 9.169938
SYP 2633.251262
SZL 18.980071
THB 36.391332
TJS 11.161424
TMT 3.668167
TND 3.317061
TOP 2.454635
TRY 36.149672
TTD 7.1138
TWD 34.1281
TZS 2779.798908
UAH 43.266431
UGX 3872.047297
USD 1.048048
UYU 44.65797
UZS 13498.85466
VES 48.210488
VND 26643.9939
VUV 124.426335
WST 2.925721
XAF 653.458476
XAG 0.033959
XAU 0.000393
XCD 2.832401
XDR 0.799443
XOF 649.260344
XPF 119.331742
YER 261.933367
ZAR 18.957858
ZMK 9433.687606
ZMW 28.899502
ZWL 337.470948
  • AEX

    7.5600

    866.13

    +0.88%

  • BEL20

    21.5100

    4158.9

    +0.52%

  • PX1

    15.1200

    7213.32

    +0.21%

  • ISEQ

    -42.4100

    9596.66

    -0.44%

  • OSEBX

    12.6300

    1464.83

    +0.87%

  • PSI20

    7.6200

    6360.47

    +0.12%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.8900

    2902.44

    +1.5%

  • N150

    -2.2900

    3270.71

    -0.07%

Journalistes en Afghanistan: censure, arrestations, violences ou exil
Journalistes en Afghanistan: censure, arrestations, violences ou exil / Photo: Wakil KOHSAR - AFP/Archives

Journalistes en Afghanistan: censure, arrestations, violences ou exil

Censure, intimidation, détention arbitraire, violences allant jusqu'à la torture: le nombre de journalistes a fondu depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021 en Afghanistan, pays où la presse avait été relativement libre.

Taille du texte:

Une nouvelle loi de "promotion de la vertu et prévention du vice", visant une application ultra-rigoureuse de la loi islamique, inquiète encore davantage une profession sinistrée, entre reconversions et exils.

Au retour des talibans, l'Afghanistan comptait 8.400 salariés dans les médias dont 1.700 femmes. Il n'en reste que 5.100 dont 560 femmes, selon des sources de la profession.

Des dizaines de médias ont été fermés et l'Afghanistan est passé en trois ans du 122e au 178e rang sur 180 au classement de Reporters sans Frontières (RSF) pour la liberté de la presse.

"On a enregistré environ 450 cas d'abus contre des journalistes depuis l'arrivée des talibans", indique Samiullah (prénom d'emprunt), cadre dans une association de protection de la presse.

Ceci inclut "des interpellations, menaces, détentions arbitraires, violences physiques et tortures" dues "à 70% au GDI", la Direction générale du renseignement, précise-t-il.

Contrairement à des pays comme la Chine ou l'Iran, l'Afghanistan n'emprisonne pas longuement ses journalistes.

"On n'a pas besoin de remplir les prisons de journalistes pour avoir un effet dissuasif", explique Célia Mercier, responsable de l'Asie du Sud chez RSF. "Les garder quelques jours en détention (...) peut les briser psychologiquement" car "ils sont en général torturés".

Des journalistes afghans ont rapporté à RSF avoir subi des tortures ainsi que l'enfermement dans des cellules avec des détenus du groupe jihadiste Etat islamique (EI) menaçant de les tuer jour et nuit.

"Après une telle épreuve, des journalistes vont essayer de quitter le pays", poursuit Célia Mercier.

- "Profession humiliée" -

Meena Akbari travaillait pour Khurshid TV mais a dû fuir au Pakistan en 2021 - comme des centaines d'autres journalistes afghans - "en raison de nombreuses menaces pour (sa) sécurité". Elle est encore menacée de mort, "apparemment par des gens des rangs des talibans", sur les réseaux sociaux et reçoit un soutien psychologique.

Arrêté en 2023 pour "espionnage", le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, qui travaillait pour plusieurs médias français, a été détenu à Kaboul 10 mois et dit avoir été torturé "tous les jours ou presque".

"Les collaborateurs de médias en exil et médias étrangers sont particulièrement ciblés", précise Mme Mercier.

La chaîne Afghanistan International basée à Londres, pour laquelle plus aucun Afghan n'a le droit de travailler, a accusé ce mois-ci Kaboul de brouiller ses fréquences. Plutôt que de s'exiler, certains journalistes se reconvertissent en youtubeurs.

"Aucune autre profession n'a été autant humiliée", constate un journaliste du nord du pays, qui préfère garder l'anonymat après avoir été arrêté et battu. "Avec mes collègues, on réfléchit à un autre travail" car "chaque jour de nouvelles restrictions sont annoncées".

"Si on couvre des (attentats) ou des sujets liés aux femmes, on s'expose à des menaces par téléphone, des convocations ou une détention", dit-il.

Depuis quelques jours, les talk-shows politiques, dont les télévisions sont friandes, sont drastiquement encadrés, indiquent à l'AFP des responsables de médias.

Les experts invités doivent figurer sur une liste préalablement établie, les thèmes être approuvés. Toute critique du pouvoir est proscrite.

Les directeurs de chaîne doivent, après enregistrement, expurger les "points faibles".

La radiotélévision d'Etat RTA n'emploie plus aucune femme journaliste, selon une source en son sein. Dans le Helmand (sud), la voix des femmes est bannie à la télévision et sur les radios.

La surveillance des journalistes se poursuit sur les réseaux sociaux. La presse survit en s'autocensurant, ce "qui est un gros problème", concède Samiullah.

- "Seuls, perdus, sans défense" -

Les talibans affirment que la presse est libre.

Récemment, Hayatullah Muhajir Farahi, vice-ministre de l'Information, assurait que "tous les médias peuvent travailler" en Afghanistan à condition de respecter "les valeurs islamiques, l'intérêt supérieur du pays, sa culture et ses traditions".

L'entrée en vigueur en août de la "loi pour la promotion de la vertu et prévention du vice" fait trembler les rédactions, dont certaines indiquent être la cible de descentes des brigades du ministère éponyme.

Avec cette loi, qui interdit de prendre des images d'êtres vivants et aux femmes de faire entendre leur voix en public, la question se pose de savoir si "les médias pourront encore travailler et les femmes s'y montrer", dit le journaliste du Nord.

Le ministère de l'Information n'a pas répondu aux questions de l'AFP.

Bien que les autorités "nous assurent que (la loi) ne va pas affecter le travail des journalistes, on voit sur le terrain qu'elle a vraiment un impact", raconte Samiullah. "En juillet, on a eu deux ou trois cas d'abus contre des journalistes. En août, 15 ou 16 cas et 11 en septembre".

Seule note positive, les journalistes restent soutenus par des associations locales recevant des financements de l'Union européenne, de l'Unesco ou d'ONG internationales. Ces associations défendent des cas individuels ou encouragent le recrutement de femmes journalistes dans certains médias.

Des discussions régulières ont aussi lieu entre les médias et leur ministère de tutelle et le reste du gouvernement.

"Quand on parle avec le ministère de l'Information, on reçoit des assurances que les choses vont s'arranger", confie Samiullah. "Mais quand on voit comment se comporte un type du GDI en province, ça empire".

Une autre loi en préparation doit encadrer le fonctionnement des médias.

"Les journalistes ont très peur", conclut Samiullah. "Ils se sentent seuls, perdus, sans défense".

(G.Gruner--BBZ)