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Quelque 250 postes vont être supprimés dans le groupe Canal+, dont 150 en lien avec la fin de sa chaîne C8 le 28 février, a indiqué vendredi l'intersyndicale de la filiale de Vivendi, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.
Lors d'un comité social et économique (CSE) réuni vendredi, "les élus de Canal+ ont appris avec consternation le choix de la direction de faire un plan social, concernant 150 postes (CDI, CDD, pigistes et intermittents) liés à l'arrêt de la chaîne C8 et 100 autres additionnels" au sein du groupe, détaille l'intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT et +Libres (syndicat autonome) dans un communiqué.
"Nous sommes en total désaccord avec ces décisions. De plus, aucun argument économique ne justifie ce plan social +additionnel+" de 100 personnes, estiment ces organisations.
Sollicitée par l'AFP, la direction du groupe n'avait pas encore réagi vendredi soir.
L'intersyndicale a indiqué demander "à la direction de revenir sur ces décisions" et se réserve "la possibilité de les contester syndicalement".
Ces suppressions de postes interviennent au lendemain de l'annonce par le groupe Canal+ du retrait à partir de juin 2025 de ses quatre chaînes payantes sur la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète), en réaction également au non-renouvellement de la fréquence de C8 et à "un environnement fiscal et réglementaire de plus en plus contraignant".
La décision en juillet du régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, sur C8 avait provoqué une déflagration dans l'audiovisuel, certains y voyant une forme de censure, d'autres manifestant leur satisfaction.
En évinçant C8, qui cumule 7,6 millions d'euros d'amende en raison des dérapages de l'animateur Cyril Hanouna, le régulateur avait envoyé un signal aux chaînes sur la nécessité de respecter leurs obligations, en matière de maîtrise de l'antenne notamment.
L'Arcom doit finaliser dans les prochains jours le processus de réattribution de 15 fréquences TNT en 2025, dont C8 a été exclu.
Mobilisée comme tout l'empire Canal+, C8 a lancé début novembre une pétition en ligne pour demander son maintien, qui a rassemblé plus de 970.000 signatures.
L'annonce d'un plan social survient également trois jours avant une assemblée générale décisive pour le projet de scission de Vivendi en quatre entités indépendantes, dont la société Canal+.
En cas de feu vert des actionnaires, Canal+ sera coté à la Bourse de Londres à partir du 16 décembre. Son siège social restera en France, de même que sa résidence fiscale.
(A.Berg--BBZ)