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"Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée." Les habitants de région parisienne étaient confrontés vendredi à une grève de la RATP pour les salaires, la première massive depuis le début de la pandémie, mais Paris n'était pas paralysée en début de matinée.
"C'est mieux qu'annoncé. Il y aura des perturbations fortes (...), mais ce sera mieux", a estimé sur France 2 le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Tant la RATP que l'autorité régionale des transports Ile-de-France-Mobilités et M. Djebbari avaient appelé à limiter leurs déplacements et à favoriser le télétravail, une consigne visiblement suivie par de nombreux habitants d'Ile-de-France.
Bonne nouvelle inattendue, la RATP a fait savoir que deux lignes du métro parisien qui devaient être totalement fermées, la 11 et 12, étaient finalement en partie ouvertes. Il y a ainsi un train sur quatre en circulation sur la ligne 11 même si trois stations sont fermées, tandis que des rames circulent sur la 12 entre Mairie d'Issy et Montparnasse-Bienvenüe.
La ligne 6, qui devait initialement n'être ouverte qu'entre Nation et Bercy, va jusqu'à Place d'Italie avec un métro sur trois.
La situation rappelle tout de même la grande grève de décembre 2019 contre la réforme des retraites, la dernière d'ampleur, juste avant la pandémie et l'entrée massive du télétravail dans la vie des salariés.
De nombreux Franciliens s'étaient visiblement rabattus sur leur voiture. Sur les routes d'Ile-de-France, vers 08H00, la direction des routes d'Ile-de-France comptabilisait, via son site Sytadin, plus de 250 kilomètres de bouchons, soit un cumul "exceptionnel pour cette heure-ci".
"Jusque là, ça va", dit Belen Martin, chargée de clientèle de 36 ans dans l'impossibilité de télétravailler, et qui est partie très en avance pour traverser Paris.
"C'est comme ça", remarquait, résigné, Kévin, le masque sur le menton et qui ne donnait pas son nom, en route vers Châtelet dans une rame de la ligne 4 peu remplie. Pas vraiment stressé, mais tout de même parti une demi-heure plus tôt que d'habitude pour rejoindre son travail dans un commerce. "Ils doivent avoir leurs raisons", dit-il.
- Fin des grandes grèves -
Les syndicats réclament au moins 3% d'augmentation, quand la direction leur propose 2,7% en moyenne, dont seulement 0,4% pour tout le monde, le reste étant individualisé. Jean-Baptiste Djebbari a qualifié des 2,7% de "proposition très raisonnable, honorable", ajoutant qu'un intéressement important devrait suivre.
Tout allait bien, par exemple, au début de la période de pointe du matin sur la ligne 1 du métro, l'une des deux lignes automatiques du réseau et donc épargnées par la grève. La RATP avait pourtant mis en garde contre un risque de saturation.
A 08H00, le flux de passagers était continu sur les quais de la ligne 9 à Nation, mais sans cohue.
Effet du télétravail? Choix d'un vendredi, jour plus calme dans les transports publics? Veille de vacances?
Martial, agent de la RATP qui travaille d'ordinaire en atelier mais a été "réquisitionné" pour renseigner comme il peut les passagers - et n'a pas voulu donner son nom -, a été mis de faction à l'entrée du couloir qui, à Nation, conduit d'ordinaire à la ligne 2, fermée.
"Il y a quelques personnes qui ne s'étaient pas renseignées et se présentent pour prendre la ligne 2, mais jusque là, ça va", dit-il, haussant les épaules quand un journaliste de l'AFP l'interroge sur les motifs de la grève, déclenchée un jour de réunion importante des négociations annuelles obligatoires sur les salaires.
"Des grands mouvements comme 1995, 2001, il n'y en aura plus. Déjà, il y a le service minimum, et puis les mentalités chez les entrants n'est plus la même", selon lui.
"Mieux qu'annoncé", donc, mais tout de même des lignes complètement fermées: les 2, 3bis, 5, 7bis, 8 et 10, outre la 3 entre Havre-Caumartin et Gallieni, la 6 entre l'Etoile et Place d'Italie, la 12 entre Aubervilliers et Montparnasse-Bienvenüe.
Et il ne devrait y avoir aucun métro de 09H30 à 16H30, ainsi qu'à partir de 19H30, sauf sur les lignes 1 et 14, automatiques.
Les RER, trams et bus sont eux aussi perturbés.
Du coup, on voit des gens marcher là où le métro ne passe pas.
(Y.Berger--BBZ)