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La Bourse de New York a terminé en perte mardi face à la multiplication des tensions en Ukraine et après l'annonce de sanctions américaines contre la Russie.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a lâché 1,42% à 33.596,61 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 1,23% à 13.381,52 points. Le S&P 500 a cédé 1,01% à 4.304,76 points.
Plus tôt en journée les indices ont davantage cédé au pessimisme, lâchant 2%, alors que dans la nuit le président russe Vladimir Poutine a approuvé l'envoi de troupes dans l'est de l'Ukraine pour soutenir les revendications d'indépendance de deux régions rebelles.
Lors d'une intervention à la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a réagi en promettant d'imposer des sanctions contre les banques et "les élites russes".
La Russie, par conséquent, "ne peut plus lever d'argent à l'ouest et ne peut plus négocier sa nouvelle dette sur nos marchés ni sur les marchés européens", a précisé Joe Biden.
Face à ces annonces, Wall Street a tempéré ses pertes en fin de séance, jugeant que l'Administration américaine n'a pas joué "le scénario du pire" et a conservé une marge de manœuvre, a estimé Art Hogan de National Securities.
"Les sanctions ont été déployées de façon raisonnable, l'administration conserve la main pour revenir avec davantage de sanctions si nécessaire", a estimé l'analyste.
Ni le président russe lui-même - Vladimir Poutine - ni la participation de la Russie au système de transactions financières internationales (ce qui toucherait les exportations de pétrole) n'ont été visés par les sanctions.
"Il faut garder quelque chose en poche comme un argument de dissuasion. C'est ce que le gouvernement a fait et le marché est content de ne pas avoir à prendre en compte le pire scénario dans ses cours", a conclu M. Hogan.
Le cours du pétrole a terminé en nette hausse, s'éloignant toutefois de la barre symbolique des 100 dollars le baril, frôlée en matinée pour le Brent.
"Les tensions entre la Russie et l'Ukraine représentent un faible risque pour les bénéfices des entreprises américaines", expliquaient les analystes de JP Morgan dans une note mardi.
"Mais c'est le choc des prix de l'énergie, dans un contexte de changement de politique monétaire de la Banque centrale (Fed) axé sur la lutte contre l'inflation, qui pourrait encore peser sur le sentiment des investisseurs et les perspectives de croissance", ont-ils averti.
Les rendements sur la dette américaine à 10 ans sont restés stables autour de 1,93%.
L'indice Case-Shiller des prix immobiliers américains publié mardi, s'est inscrit en hausse de 18,8% sur un an en décembre, plus que prévu, un nouvel élément venant nourrir l'inflation, relevaient les analystes de Schwab.
La confiance des consommateurs aux États-Unis a en outre légèrement baissé en février, pour le deuxième mois d'affilée, selon l'indice du Conference Board publié mardi.
Les onze secteurs du S&P 500 ont conclu dans le rouge, lestés par les produits de consommation (-3,04%).
La chaîne de bricolage Home Depot a été sanctionnée (-8,85% à 316,17 dollars), après avoir prévenu que 2022 verrait une décélération de sa croissance. Le groupe a pourtant annoncé un chiffre d'affaires record et une forte hausse du dividende pour 2021.
La chaîne de grands magasins Macy's qui a pourtant surpris de façon positive avec un bond de ses ventes de 28% sur le trimestre passé a vu son titre baisser de 4,98%, à 24,42 dollars.
Les actions des constructeurs automobiles ont chuté alors que le secteur est inquiet des nouveaux problèmes dans la chaîne d'approvisionnement que peut provoquer l'intensification de la crise ukrainienne. Ford a perdu 4,16%, GM 3,77% et Tesla a glissé de 4,14% à 821,53 dollars.
(Y.Berger--BBZ)