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La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 1,39% lundi, après avoir mesuré le poids des sanctions économiques majeures contre la Russie, dont son exclusion du système Swift par les occidentaux et le Japon.
L'indice vedette CAC 40 a nettement baissée de 93,60 points à 6.658,83 points.
Si vendredi (clôture en hausse de 3,55%), les sanctions financières qui avaient frappé la Russie étaient jugées moins sévères qu'attendu par les investisseurs, la situation a changé durant le week-end. "C'est ce qui a fait bouger le marché aujourd'hui", souligne Xavier Girard, expert en investissement financier de la Milleis banque.
Et pour cause, pendant que les marchés dormaient, les Occidentaux, rejoints par le Japon, ont notamment décidé l'exclusion de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift.
De plus, les transactions de la Banque centrale russe ont été bloquées par les ministres européens des Affaires étrangères en accord avec les puissances du G7.
Enfin, Washington a interdit avec effet immédiat toute transaction avec l'institution monétaire russe, a annoncé lundi le département du Trésor. Dans les faits, cette décision va limiter très fortement la capacité de Moscou à utiliser ses abondantes réserves de devises pour acheter du rouble.
Sur un plan pragmatique, "la crise sanitaire a révélé une grande dépendance à la Chine, cette crise là montre qu'on est aussi trop dépendant de la Russie et en conséquence, les prix augmentent", décrit M. Girard.
Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence s'envolait de 10,33%, à 99,30 euros le mégawattheure. Le blé tendre prenait 10,26% et l'aluminium a battu dans la journée un nouveau record à 3.525 dollars la tonne. La Russie et l'Ukraine sont des pays essentiels pour l'approvisionnement en matières premières cruciales.
L'armement se démarque
L'Union européenne va fournir des armes à l'Ukraine et l'Allemagne a annoncé une nette augmentation de ses dépenses militaires dans les années à venir.
Dans le sillage de ces annonces, les entreprises de la défense étaient fortement recherchées. A Paris, Thales a pris 11,87% à 102,90 euros et Dassault Aviation 7,87% à 134,30 euros.
Automobile et banque encore à la peine
Selon l'Union européenne, environ 70% du secteur bancaire russe est actuellement exclu du système Swift. La Banque centrale européenne a constaté la "faillite ou faillite probable" de la filiale européenne de la banque russe Sberbank, à cause de retraits "significatifs".
En réaction, Société Générale a perdu 9,89%, BNP Paribas 7,47% et Crédit Agricole 4,96%.
Du côté de l'automobile, Renault, présent en Russie via sa filiale Avtovaz, a dévissé de 6,56% à 28,54 euros. Son concurrent Stellantis, né de la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, a glissé 3,05% à 16,38 euros.
(A.Berg--BBZ)