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Le groupe français d'informatique Atos a annoncé lundi une perte nette de 2,96 milliards d'euros en 2021, du fait notamment de la dépréciation d'actif à hauteur de 2,5 milliards d'euros déjà annoncée courant février.
Le groupe, dont le chiffre d'affaires a reculé de 2,5% sur la période (à taux de change constant), prévoit un léger mieux en 2022, avec une évolution des ventes comprise entre -0,5% et +1,5% (à taux de change constant).
Le nouveau directeur général Rodolphe Belmer a indiqué qu'il espérait désormais avoir vidé l'abcès, et voir repartir le groupe vers de meilleurs résultats en 2022.
"Je suis totalement convaincu que nous disposons à présent d’une base solide et que nous avons toutes les cartes en main pour améliorer nos performances", a-t-il déclaré, indiquant que 2022 serait une "année charnière" pour le groupe, "ouvrant la voie à un redressement porté par un plan ambitieux".
Atos (109.000 salariés) dirigé pendant plus de dix ans par Thierry Breton avant que celui-ci ne devienne commissaire européen en octobre 2019, est dans une mauvaise passe financière et boursière depuis plusieurs mois.
Elie Girard, l'ancien directeur financier nommé directeur général après le départ de M. Breton, a été poussé vers la sortie en octobre 2021, après deux ans de mandat.
Rodolphe Belmer, qui dirigeait jusqu'alors Eutelsat, a pris les rênes de l'entreprise début janvier.
Courant février, après avoir annoncé une dépréciation d'actif record, M. Belmer a également annoncé une simplification de la gouvernance d'Atos.
L'entreprise est revenue à une organisation en trois lignes de métier, Tech Foundations (activités traditionnelles d'infogérance du groupe), Digital (services autour du cloud, de la décarbonation et du numérique) et Big Data & Sécurité (BDS, cybersécurité et serveurs de haute performance).
Pour 2022, l'entreprise prévoit une marge opérationnelle (indicateur de rentabilité) se redressant légèrement (comprise entre 3 et 5%, contre 2,5% en 2021).
Le flux de trésorerie devrait être compris entre -150 et +200 millions d'euros, contre -419 millions d'euros en 2021, et +513 millions d'euros en 2020.
Les difficultés d'Atos sont souvent expliquées par son retard à prendre le virage du cloud (informatique dématérialisée), qui remplace ses activités traditionnelles d'info-gérance (informatique externalisée), et par une croissance externe à marche forcée et mal digérée pendant les années Breton.
L'action Atos a perdu 50% de sa valeur depuis 1 an.
(K.Lüdke--BBZ)