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Wall Street a terminé en baisse une nouvelle séance volatile, au sixième jour de l'invasion russe, les yeux rivés sur l'évolution de la situation en Ukraine qui fait bondir les prix du pétrole et chuter les rendements obligataires.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a perdu 1,76% à 33.294,95 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 1,59% à 13.532,46 points. Le S&P 500 a reculé de 1,55% à 4.306,26 points.
"Les actions américaines ont chuté alors que les investisseurs évitent le risque à long terme car la crise russo-ukrainienne s'intensifie et la flambée des prix du pétrole menace les perspectives de croissance économique", a résumé Edward Moya, analyste pour Oanda.
Le cours du brut, dont la montée peut accélérer l'inflation déjà au plus haut en 40 ans aux Etats-Unis, s'est envolé de 7,14% pour le baril de Brent qui s'est installé à un cheveu de 105 dollars. Le prix du baril texan (WTI) a bondi de 8,03%.
Reflet d'une précipitation des investisseurs vers les valeurs sûres comme les obligations, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans sont tombés à 1,71%, au plus bas depuis un mois et demi.
La devise américaine a, par ailleurs, joué son rôle de valeur refuge, faisant perdre presque 1% en séance à l'euro, tombé à 1,1122 dollar pour un euro.
"La Bourse de New York a appuyé sur le bouton vente pour tous les secteurs, sauf l'énergie", soulignait Edward Moya alors que dix des onze secteurs du S&P 500 étaient dans le rouge.
"Les courtiers essayent de limiter leur exposition à tout ce qui est lié à la Russie et certains s'inquiètent d'un ralentissement économique prolongé", a-t-il ajouté.
Mardi les combats se sont poursuivis et des bombardements ont visé Kharkiv, la deuxième grande ville du pays. L'armée russe a indiqué qu'elle allait frapper des infrastructures des services de sécurité ukrainiens à Kiev et a appelé en conséquence les civils vivant à proximité à fuir.
Plus de 677.000 réfugiés ukrainiens ont fui l'invasion de leur pays dans des pays frontaliers, selon l'ONU.
Pour Art Hogan de National Security, les investisseurs "sont de plus en plus nerveux car l'armée russe rempile, ce qui atténue les espoirs d'un retrait ou d'une désescalade russe, en réponse à la résistance ukrainienne et aux sanctions occidentales".
"Il va falloir attacher sa ceinture et attendre de voir comme cela se passe", a ajouté l'analyste.
Les indices ont donc commencé le troisième mois de l'année dans le rouge après déjà les deux premiers mois négatifs.
Le Dow Jones a perdu plus de 8% depuis le début de l'année, et le Nasdaq 13%.
A la cote, le titre Target a été chaudement salué (+9,84% à 219,43 dollars) après que la chaîne de magasins à révélé des résultats meilleurs que prévu au quatrième trimestre et affiché des perspectives de croissance optimistes, avec ouverture de nouveaux magasins, au-delà de 2022.
La plateforme d'intermédiaire pour les prescriptions médicamenteuses, GoodRx, a vu ses actions plonger de 38,91%, après des résultats moins bons qu'attendus.
Le groupe pétrolier Chevron a grimpé de 3,97% à 149,72 dollars après avoir doublé son plan de rachat d'actions annuel.
Comme les autres grands noms de la technologie, Apple a terminé en baisse de 1,16% à 163,20 dollars. Le titre se redressait légèrement dans les échanges électroniques après que le groupe a annoncé suspendre la vente de ses produits en Russie.
L'arrêt depuis lundi de la cotation d'une dizaine de titres de compagnies russes sur le Nasdaq et le NYSE se poursuit, dont celle du géant de la tech russe Yandex ou du groupe de paiements électroniques Qiwi.
Cet arrêt des échanges est lié à l’obligation pour ces entreprises d'informer leurs actionnaires et les marchés sur la façon dont la situation en Russie pourrait avoir un impact significatif sur leur activité.
(K.Lüdke--BBZ)