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La Bourse de New York creusait ses pertes après l'ouverture vendredi, inquiète des combats en Ukraine et en dépit d'un solide rapport sur l'emploi aux Etats-Unis.
Vers 15H45 GMT, le Dow Jones reculait de 1,43%, le Nasdaq perdait 1,80% et le S&P 500 reculait de 1,59%.
La veille, Wall Street, qui à ce rythme s'apprête à clore une nouvelle semaine en berne, avait terminé dans le rouge.
Le Dow Jones avait cédé 0,29%, à 33.794,66 points, l'indice Nasdaq avait perdu 1,56%, à 13.537,94 points, et l'indice élargi S&P 500 avait reculé de 0,53%, à 4.363,49 points.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU a été convoquée vendredi après les bombardements russes dans la nuit sur la plus grande centrale nucléaire ukrainienne.
L'armée russe occupe la centrale de Zaporojie, la plus importante d'Europe, touchée par des frappes d'artillerie, dans le sud de l'Ukraine, selon le régulateur ukrainien.
De son côté, l'Otan a rejeté vendredi la demande de Kiev de créer une zone d'exclusion aérienne en Ukraine pour éviter de se laisser entraîner dans le conflit.
"Le marché boursier est en difficulté ce matin, en grande partie à cause de l'aggravation des événements en Ukraine avec l'intensification de l'attaque militaire russe et la saisie de la centrale nucléaire de Zaporojie, qui fournit un quart de l'électricité ukrainienne", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com.
La gravité de la situation en Ukraine "a largement éclipsé le rapport sur l'emploi", a noté l'analyste.
Le marché du travail américain est resté solide en février avec des créations d'emplois pléthoriques et un chômage encore en recul, grâce à l'éloignement de la pandémie.
L'économie américaine a créé quelque 678.000 emplois en février après 481.000 en janvier (révisé en hausse), selon les données du département du travail. C'est bien plus que les 400.000 attendus par les analystes.
De plus, le taux de chômage a reculé plus que prévu à 3,8%, après 4% le mois précédent.
Ces bons chiffres ne changent pas les attentes des marchés sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), selon les analystes.
Le président de la Fed de Chicago, Charles Evans, a indiqué sur CNBC que cette "bonne nouvelle" ne modifiait "en rien" la position indiquée par le patron de la Fed Jerome Powell devant le Congrès cette semaine qui est favorable à une hausse des taux d'un quart de point de pourcentage (0,25%). La prochaine réunion monétaire de la Banque centrale est programmée les 15 et 16 mars prochains.
Les investisseurs se réfugiant dans les valeurs refuges, les obligations grimpaient et les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans, qui évoluent à l'inverse des prix, glissaient à 1,71% alors qu'ils évoluaient autour de 2% avant l'invasion russe de l'Ukraine il y a une semaine.
L'indice Vix, qui traduit l'inquiétude et la volatilité du marché, grimpait au plus haut de l'année bien au-dessus de 30 points.
Les cours des matières premières flambaient toujours, le pétrole se hissant à 115 dollars le baril pour le Brent, du jamais vu depuis une décennie. Le gas naturel européen dépassait les 200 euros le mégawattheure, une première.
Cela poussait à la hausse le secteur de l'énergie sur le marché boursier (+1,61%) le seul du S&P 500 à être dans le vert.
L'euro dégringolait rapidement face au dollar (-1,44%) passant sous le seuil symbolique de 1,10 dollar pour un euro pour la première fois en deux ans.
Au rang des actions, Microsoft perdait 1,61% à 291 dollars. Le géant américain de l'informatique Microsoft a annoncé vendredi suspendre les "nouvelles ventes" de ses produits et services en Russie, rejoignant la longue liste des entreprises se désengageant au moins temporairement du pays après l'invasion russe de l'Ukraine.
Les grands noms du secteur technologique lâchaient quelque 2% d'Apple à Google en passant par Amazon.
Entre les prix des carburants et l'inquiétude géopolitique, les titres de compagnies aériennes chutaient comme United Airlines (-7,21%) ou American Airlines (-5,51%).
Tesla restait modestement dans le vert (+0,32% à 842,49 dollars), le constructeur américain ayant reçu vendredi l'agrément final pour lancer la production de véhicules électriques dans sa première "méga-usine" européenne, près de Berlin.
La chaîne de magasins d'habillement Gap dégringolait de 2,67% à 13,87 dollars après avoir annoncé une perte pourtant moins importante qu'anticipé au quatrième trimestre et des ventes en hausse, mais toujours moins solides qu'avant la pandémie de Covid-19.
(O.Joost--BBZ)