Berliner Boersenzeitung - "Ubérisation": Deliveroo jugée à Paris pour travail dissimulé

EUR -
AED 3.940283
AFN 71.875034
ALL 98.424777
AMD 415.544619
ANG 1.933297
AOA 975.193568
ARS 1065.051928
AUD 1.632204
AWG 1.930968
AZN 1.828092
BAM 1.959105
BBD 2.165926
BDT 128.195251
BGN 1.958527
BHD 0.4043
BIF 3108.321935
BMD 1.07276
BND 1.432744
BOB 7.412093
BRL 6.609593
BSD 1.072695
BTN 90.765677
BWP 14.457538
BYN 3.510355
BYR 21026.094886
BZD 2.162279
CAD 1.494245
CDF 3073.457323
CHF 0.938279
CLF 0.037488
CLP 1034.376509
CNY 7.701019
CNH 7.637294
COP 4755.255183
CRC 549.97148
CUC 1.07276
CUP 28.428138
CVE 108.635743
CZK 25.339677
DJF 191.017624
DKK 7.456765
DOP 64.875135
DZD 143.240787
EGP 52.81628
ERN 16.091399
ETB 128.731093
FJD 2.420576
FKP 0.820843
GBP 0.832891
GEL 2.912531
GGP 0.820843
GHS 17.584118
GIP 0.820843
GMD 76.701288
GNF 9257.917998
GTQ 8.278546
GYD 224.424922
HKD 8.342334
HNL 27.05665
HRK 7.390276
HTG 141.139311
HUF 410.753379
IDR 16999.007697
ILS 4.012235
IMP 0.820843
INR 90.454421
IQD 1405.197023
IRR 45155.1421
ISK 148.394385
JEP 0.820843
JMD 169.916681
JOD 0.760907
JPY 165.359504
KES 138.386037
KGS 92.473823
KHR 4371.49671
KMF 483.331836
KPW 965.483707
KRW 1501.799382
KWD 0.328533
KYD 0.893979
KZT 528.829204
LAK 23535.280166
LBP 96065.653178
LKR 314.097756
LRD 203.824376
LSL 18.644518
LTL 3.167581
LVL 0.648902
LYD 5.186755
MAD 10.507722
MDL 19.18589
MGA 4989.72091
MKD 61.699255
MMK 3484.282449
MNT 3645.238317
MOP 8.589733
MRU 42.815703
MUR 49.904892
MVR 16.531068
MWK 1861.776768
MXN 22.017604
MYR 4.723902
MZN 68.522492
NAD 18.633865
NGN 1798.900049
NIO 39.479369
NOK 11.927101
NPR 145.233898
NZD 1.804366
OMR 0.412994
PAB 1.072675
PEN 4.06683
PGK 4.304604
PHP 63.111001
PKR 298.12345
PLN 4.357773
PYG 8339.069543
QAR 3.905384
RON 4.978659
RSD 117.079998
RUB 105.365968
RWF 1456.773271
SAR 4.030087
SBD 8.903185
SCR 14.683721
SDG 645.269074
SEK 11.679905
SGD 1.431566
SHP 0.820843
SLE 24.404746
SLL 22495.236197
SOS 613.088686
SRD 37.368494
STD 22203.964929
SVC 9.386581
SYP 2695.341828
SZL 19.063674
THB 36.818154
TJS 11.423994
TMT 3.75466
TND 3.362566
TOP 2.512513
TRY 36.726684
TTD 7.273781
TWD 34.695739
TZS 2923.271061
UAH 44.474246
UGX 3947.660429
USD 1.07276
UYU 44.638851
UZS 13720.23568
VEF 3886129.250875
VES 46.559278
VND 27232.011157
VUV 127.360248
WST 3.004998
XAF 657.123881
XAG 0.031802
XAU 0.000394
XCD 2.899188
XDR 0.803727
XOF 657.06559
XPF 119.331742
YER 268.002218
ZAR 19.01392
ZMK 9656.131881
ZMW 29.071352
ZWL 345.428264
  • AEX

    -7.3300

    875.41

    -0.83%

  • BEL20

    -26.4600

    4240.76

    -0.62%

  • PX1

    -37.7800

    7369.61

    -0.51%

  • ISEQ

    -155.0400

    9783.23

    -1.56%

  • OSEBX

    -18.1900

    1414.43

    -1.27%

  • PSI20

    -214.1300

    6334.18

    -3.27%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    25.3700

    2876.32

    +0.89%

  • N150

    -30.0400

    3270.81

    -0.91%

"Ubérisation": Deliveroo jugée à Paris pour travail dissimulé
"Ubérisation": Deliveroo jugée à Paris pour travail dissimulé

"Ubérisation": Deliveroo jugée à Paris pour travail dissimulé

C'est le premier procès pénal de l'"ubérisation" en France. Deliveroo et trois de ses anciens dirigeants sont jugés à partir de mardi à Paris pour "travail dissimulé", soupçonnés d'avoir employé comme "indépendants" des livreurs qui auraient dû être salariés.

Taille du texte:

Le "lien de subordination" entre Deliveroo France et plus de 2.000 livreurs qui ne disposaient d'"aucune liberté" dans leur organisation est bien "établi", ont estimé au terme de leur enquête les gendarmes de l'Office central de lutte contre le travail illégal, saisis de faits concernant la période 2015-2017.

Selon eux, l'entreprise se présente faussement comme une plateforme de "mise en relation" entre clients, restaurants et livreurs, alors même que la livraison de repas est "l'objet-même" de son activité.

Dans ses contrats, Deliveroo explique devoir recourir à la sous-traitance, ne disposant pas "en interne" de personnel à la "technicité" et au "savoir-faire particulier" nécessaire à la livraison.

Cette "expertise" apparaît "très relative", ont noté les enquêteurs sur la base de témoignages de livreurs: "c'est le truc le plus simple au monde", leur a dit l'un d'eux. "Il faut juste savoir faire du vélo", a ajouté un autre. "Sans les (petites) roues", a ironisé un troisième.

Les livreurs étaient soumis à des plannings stricts de "créneaux" attribués en fonction de leurs "performances" (déterminées notamment grâce à leur géolocalisation "en temps réel") et de leurs obligations: porter l'uniforme turquoise, entrer dans le restaurant sac à dos "à la main", vérifier la commande ou enlever le casque devant les clients.

Une liste bien détaillée "alors que le livreur est censé être indépendant", ont souligné les enquêteurs.

Jusqu'au printemps 2017, l'application ne permettait pas au livreur de refuser une commande qui lui avait été attribuée. Il lui fallait alors ignorer les appels de Deliveroo, au risque de se voir reproché un "manquement grave".

- "Ride safe" -

Autre signe que Deliveroo est bien le "patron", ses réprimandes régulières aux livreurs présentant des "statistiques" laissant à désirer -"nous espérons que tu les augmentes, pour toi comme pour nous"- ou des messages signés "ride safe" ("roulez prudents").

"A titre gratuit" et "dans un souci d'efficacité et de simplicité", c'est aussi Deliveroo qui éditait les factures de ses livreurs, un mode de facturation qui ressemble fort à une fiche de paie, selon les enquêteurs.

"Je ne me suis jamais questionné", leur a confié un livreur. "C'est eux qui nous gèrent comme si c'était nos patrons, c'est eux qui nous paient".

"Deliveroo travaille avec des livreurs indépendants, parce que cela est conforme à la manière dont ils nous disent qu'ils aiment exercer leur activité. Cela leur accorde une flexibilité dont ils ne pourraient pas bénéficier dans une relation salariée", plaide l'entreprise auprès de l'AFP, en rappelant que six décisions de la justice française sur sept lui avaient déjà été favorables.

"Des petites actions individuelles" qui ont échoué faute de preuves, balaie Kevin Mention, avocat de 70 livreurs déjà parties civiles dans ce dossier. D'autres livreurs devraient les rejoindre, et plusieurs d'entre eux témoigneront devant le tribunal.

"Aujourd'hui, c'est le procès de Deliveroo mais c'est surtout une alerte à toutes les sociétés qui fonctionnent sur le même principe et abusent du statut d'indépendant", prévient Me Mention.

Très contesté, le statut d'indépendant des chauffeurs Uber ou coursiers Deliveroo est remis en cause dans de nombreux pays par la justice ou, plus rarement, par des lois qui ont poussé certains géants du secteur à proposer des compromis.

En Grande-Bretagne, le géant américain Uber, visé par une enquête pour travail dissimulé en France, a accordé à ses 70.000 chauffeurs un statut hybride de "travailleurs salariés" qui leur octroie salaire minimum, congés payés et accès à un fonds de retraite, une première mondiale pour la société américaine.

Et Deliveroo a annoncé son intention de quitter l'Espagne, dont une loi votée l'an dernier oblige le groupe britannique à salarier ses livreurs.

Le procès est prévu jusqu'au 16 mars.

(F.Schuster--BBZ)