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Baisser d'un degré le chauffage aurait un effet "pas négligeable" sur la consommation de gaz, a estimé lundi la patronne du géant énergétique français Engie, alors que les Européens cherchent à réduire leur dépendance à l'égard de la Russie.
Si les sanctions contre la Russie devaient être étendues à son secteur de l'énergie, face à l'invasion de l'Ukraine, "l'Europe pourrait venir à manquer de gaz l'hiver prochain", a souligné la directrice générale d'Engie, Catherine MacGregor, sur France Inter.
"Donc il faudra prendre un certain nombre de mesures, qui sont déjà anticipées par les gouvernement et les pouvoirs publics", a-t-elle poursuivi.
Interrogée sur la baisse d'un degré du chauffage, elle a calculé que cela "correspondrait à peu près à 12-15 terawattheures": "c'est l'équivalent de 12-15 navires méthaniers qui arriveraient en France, donc ce n'est pas négligeable du tout". "C'est une mesure qui pourrait marcher", a-t-elle estimé.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait évoqué cette possibilité la semaine dernière, parmi ses 10 propositions pour réduire rapidement la dépendance de l'Europe au gaz russe.
En 2021, l'Union européenne a fait venir 155 milliards de mètres cubes de gaz de Russie, soit 45% de ses importations et 40% de sa consommation totale.
Une baisse des thermostats représenterait une diminution de près de 10 milliards de mètres cubes par degré de chauffage en moins, a calculé l'AIE. La température moyenne est actuellement réglée "au-dessus de 22°C" dans l'Union européenne, selon elle.
"Nous allons devoir tous faire un effort. Tous prendre conscience que nous entrons dans un monde nouveau", a jugé lundi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur BFMTV. "Le ministre de l'Economie n'est pas là pour dire de faire ceci ou cela. Je dis simplement que collectivement nous allons devoir tous faire beaucoup plus attention à nos consommations d'énergie", a-t-il dit.
(H.Schneide--BBZ)