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La Bourse de Paris a fini lundi en net repli de 1,31% dans un marché très volatil, où il est extrêmement difficile pour les investisseurs d'évaluer l'évolution du conflit en Ukraine, qui provoque une flambée des prix de l'énergie.
Après une ouverture en forte baisse, l'indice CAC 40 a récupéré un peu de terrain en deuxième partie de séance pour finir en recul de 79,39 points, à 5.982,27 points, un niveau de mars 2021.
"Le marché a brusquement changé son fusil d'épaule" à la mi-journée, s'accrochant à une "lueur d'espoir" sur le front diplomatique, a indiqué à l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securites.
Tétanisés à l'ouverture par les discussions sur la possibilité d'interdire les importations de pétrole russe en réponse à l'invasion de l'Ukraine, les indices européens se sont détendus après l'annonce d'une rencontre entre les chefs des diplomaties russe et ukrainienne prévue jeudi en Turquie et avant que ne commence la troisième session de négociations russo-ukrainiennes lundi soir au Belarus, consacrée aux couloirs humanitaires.
Le président américain Joe Biden devait aussi s'entretenir lundi de la situation en Ukraine avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Ces douze derniers jours ont été tumultueux pour les marchés financiers qui tentent d'évaluer de jour en jour l'évolution du conflit russo-ukrainien et son impact économico-financier. La situation reste très incertaine et la volatilité est à son comble.
Selon Craig Erlam, analyste chez Oanda, "les risques restent fermement orientés à la hausse en ce qui concerne les prix du pétrole", qui ont à nouveau bondi en raison de la crainte d'un embargo occidental sur l'or noir russe, nécessaire à l'Europe. Et "les risques à la baisse concernent principalement la recherche d'un terrain d'entente entre l'Ukraine et la Russie", a-t-il ajouté.
Flambée des valeurs liées à l'énergie, sauf Engie
Profitant de l'envolée des prix du pétrole et des matières premières, Eramet a engrangé 13,12% à 127,60 euros, CGG 9,81% à 0,84 euro, Vallourec 7,41% à 10,07 euros et TotalEnergies 0,88%.
Engie a en revanche terminé sur une chute de 5,89% à 10,10 euros, sa directrice générale Catherine MacGregor ayant indiqué sur France Inter que si les sanctions contre la Russie devaient être étendues à son secteur de l'énergie, "l'Europe pourrait venir à manquer de gaz l'hiver prochain".
Crainte concernant un contrat d'Alstom
La guerre en Ukraine fait craindre aux syndicats du site d'Alstom à Belfort la remise en cause d'un important contrat qui devait être finalisé dans les prochains jours et prévoyait la livraison de 130 locomotives doubles à l'Ukraine. L'action a perdu 5,73% à 18,02 euros.
L'auto, le voyage et la construction à la peine
Les constructeurs automobiles Renault (-5,34% à 21,89 euros) et Stellantis (-6,37% à 12,93 euros), qui exploitent des usines en Russie, ont été fortement pénalisés.
Dans le secteur du tourisme, Air France-KLM a dégringolé de 6,07% à 3,30 euros et le groupe hôtelier Accor a perdu 7,12% à 24,25 euros. Pierre & Vacances s'est enfoncé de 12,15% à 4,70 euros.
La construction et l'immobilier ont été touchés par le risque de hausse généralisée des coûts, selon Neil Wilson de Markets.com. La plus forte baisse du CAC 40 est revenue à Unibail-Rodamco-Westfield (-8,77% à 53,29 euros).
(A.Berg--BBZ)