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Les marchés occidentaux tentaient tant bien que mal de maintenir leur rebond mardi malgré les craintes liées à l'envolée des matières premières, pétrole en tête, et avant une intervention du président américain qui annoncera l'interdiction des importations de pétrole russe.
Après une nouvelle ouverture en franche baisse face à l'incertitude dans le conflit russo-ukrainien, les places européennes ont très vite opéré un changement de tendance, un rebond jugé toutefois fragile par les analystes qui recommandent la prudence.
Vers 15H00 GMT, Paris gagnait 0,17%, Francfort 0,38%, Milan 2,17% et Londres 0,22%. A New York, les marchés évoluaient en légère baisse après une ouverture en demi-teinte, le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdant 0,42%, le Dow Jones 0,08% et le S&P 500 0,21%.
Lundi, les indices boursiers s'étaient à nouveau parés de rouge par appréhension d'un embargo sur les importations russes de brut. Mrardi, le baril de Brent a bondi de plus de 5% alors que l'annonce de l'embargo américain se profilait.
La presse "rapporte que les États-Unis s'apprêteraient à mettre en place un embargo sur le pétrole russe, sans le soutien de l'Union européenne", où l'Allemagne freine des quatre fers en raison de sa dépendance aux exportations de gaz russe, note Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.
Le président américain Joe Biden doit s'exprimer à 15H45 GMT pour "annoncer des actions visant à sanctionner la Russie pour sa guerre injustifiée et non provoquée" contre l'Ukraine, selon la Maison-Blanche.
Le ministre allemand de l’Économie a appelé l'Opep Robert Habeck à augmenter sa production afin de faire baisser la tension sur les prix face aux craintes sur l'approvisionnement.
La hausse "phénoménale" des prix de l'énergie et les conséquences des sanctions économiques et financières sur la Russie "forcent la révision à la baisse du cycle de croissance mondiale", a indiqué la société d'investissement Muzinich dans une note.
L'envolée de l'énergie et des matières premières contraint les acteurs de marché à réévaluer leurs perspectives pour la reprise économique post-Covid.
Le contexte d'incertitude quant à l'impact économique du conflit complique la tâche des banques centrales (surtout en zone euro) engagées dans le retrait progressif de leur soutien monétaire mis en place au début de la pandémie de Covid-19.
Le pétrole continue son ascension
Le pétrole montait fortement mardi sans s'approcher pour l'instant du sommet atteint la veille dans un marché volatil, en réaction à un possible embargo américain sur le brut russe.
Vers 14H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai progressait de 5,25% à 129,77 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril gagnait 5,03% à 125,40 dollars.
La situation est la même sur les métaux. Lundi, le prix du contrat de gaz européen, mais aussi celui du blé et des métaux ont atteint des niveaux record.
Le marché londonien des métaux a suspendu mardi la cotation du nickel, dont le prix, qui avait déjà battu son record lundi, a grimpé brièvement au-dessus de 100.000 dollars la tonne dans la matinée.
A ce stade, les investisseurs peinent à entrevoir une issue au conflit compte-tenu des conditions préalables à tout dialogue posées par Moscou, à savoir l'acceptation par Kiev de la démilitarisation de l'Ukraine et un statut neutre pour ce pays.
L'euro remontait face au dollar américain (+0,46%) à 1,0905 dollar vers 14H50 GMT.
Dans les cours, les valeurs de l'énergie et de la défense maintenaient leur progression.
A Paris, Thales s'arrogeait 2,09% à 117,20 euros. TotalEnergies grimpait de 2,62% à 46,06 euros. A Londres, BP montait de 3,58%. Shell (+2,22%) a annoncé son intention de se retirer du pétrole et du gaz russes "graduellement, pour s'aligner avec les nouvelles directives du gouvernement" britannique.
Les valeurs bancaires, et notamment les plus exposées à la Russie, reprenaient aussi du poil de la bête avec +2,70% pour Natwest et +2,75% pour Lloyds Banking Group à Londres, +7,30% pour Société Générale et +4,47% pour BNP Paribas à Paris. L'Autrichienne Raiffeisen, très exposée à la Russie, prenait elle 10,75%.
(O.Joost--BBZ)