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La Bourse de New York évoluait dans le rouge, fébrile et indécise après l'ouverture mardi, à la suite de la pire séance depuis 2020 pour le S&P 500 et alors que, selon des médias, les États-Unis s'apprêtent à interdire les importations de pétrole russe sur leur sol.
Vers 15H30 GMT, le Dow Jones perdait 0,02%, le Nasdaq reculait de 0,26% et le S&p 500 lâchait 0,17%.
Lundi, inquiet de l'impact du conflit en Ukraine sur l'économie mondiale, l'indice Dow Jones avait perdu 2,37% à 32.817,38 points, sa cinquième perte sur les six dernières séances.
Le Nasdaq avait plongé de 3,62% à 12.830,96 points, passant en "bear market", un marché baissier alors que l'indice est tombé à de 20% en dessous de son pic de novembre.
Le S&P 500 avait cédé 2,95% à 4.201,09 points, tombant largement en zone de correction, l'indice élargi ayant lâché plus de 10% depuis le début de l'année.
"Rien ne s'est amélioré depuis hier (lundi) en ce qui concerne la situation russo-ukrainienne. Au contraire, les choses se sont aggravées, la Russie menaçant de couper le gaz à l'Allemagne si ses exportations de pétrole étaient interdites", s'est inquiété Patrick O'Hare de Briefing.com.
Le président Joe Biden doit prendre la parole mardi vers 15H45 GMT pour annoncer un embargo sur les importations de pétrole russe aux États-Unis, ont indiqué les médias américains.
Selon la Maison Blanche, le président américain doit "annoncer des actions visant à sanctionner la Russie pour sa guerre injustifiée et non provoquée" contre l'Ukraine.
Les importations de pétrole russe représentent 8% des achats extérieurs d'hydrocarbures par les États-Unis.
Ces mesures devraient encore pousser les prix du brut à la hausse. Les cours du pétrole montaient fortement mardi dans un marché volatil.
Vers 15H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai grimpait de 7,41% à 132,34 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril gagnait 7,57% à 128,47 dollars.
Cette hausse des prix des matières premières alimente les inquiétudes concernant un ralentissement de la croissance mondiale, car elle s'associe à une inflation galopante.
Le marché aura une nouvelle indication jeudi de l'inflation en février avec la publication de l'indice américain des prix à la consommation (CPI).
Les taux sur les bons du Trésor à dix ans, qui évoluent en sens inverse des prix, se tendaient légèrement à nouveau à 1,86% contre 1,77% la veille.
"La hausse des prix du pétrole va affecter le prix des biens de consommation autres que l'essence et le diesel. Le public paiera plus pour les lubrifiants, l'huile à moteur, les pneus, les tuiles", a expliqué Andy Lipow, expert du marché des matières premières pour Lipow Oil Associates.
"Les collectivités locales en charge des routes vont payer davantage pour l'asphalte, moins de routes seront goudronnées. La hausse des prix du pétrole entraîne aussi une augmentation des prix des vêtements en nylon ou en polyester, des tapis, etc.", a-t-il ajouté.
Le prix de l'essence à la pompe a établi mardi un nouveau record absolu aux États-Unis. Le prix moyen d'un gallon d'essence (3,78 litres) était de 4,17 dollars, plus haut que l'ancien record de 4,11 dollars, qui datait de 2008, selon l'association d'automobilistes AAA. En un mois, le prix moyen a augmenté de 20%.
Dopées par cette hausse, les actions d'Exxon Mobil et de Chevron gagnaient plus de 4% et le secteur énergétique était le seul du S&P 500 à s'inscrire dans le vert, grimpant de plus de 3%.
Malgré la perspective d'un kérosène au plus haut, les titres des compagnies aériennes, qui avaient beaucoup souffert la veille, attiraient de nouveau les investisseurs. American Airline prenait 2,42% à 13,15 dollars et Delta avançait de 3,17% à 31,08 dollars.
Google (Alphabet) grappillait 0,83% à 2.550,95 dollars, après avoir annoncé mardi son intention d'acheter la société spécialisée dans la cybersécurité Mandiant pour environ 5,4 milliards de dollars. Mandiant perdait 3% à 21,80 dollars.
(B.Hartmann--BBZ)