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Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Kuala Lumpur pour demander la démission du puissant responsable de l'agence anti-corruption de Malaisie à la suite d'une transaction boursière controversée dans laquelle il possédait des millions d'actions.
Portant des masques et criant "rejetons la corruption", quelque 200 manifestants, pour la plupart vêtus de noir ont appelé à des mesures contre Azam Baki, le plus haut responsable de cette agence de lutte contre la corruption (MACC).
Depuis le début de la pandémie, les manifestations dans ce pays d'Asie du Sud-Est sont rares en raison des restrictions destinées à lutter contre le Covid-19.
Le sujet de la corruption est cependant très sensible en Malaisie, notamment depuis le scandale 1MDB qui, en 2018, a contribué à la chute de l'ex-Premier ministre malaisien Najib Razak, inculpé pour corruption.
M. Azam, qui était notamment chargé d'enquêter lors de ce détournement de plusieurs milliards de dollars du fonds souverain 1MDB, censé contribuer au développement économique de la Malaisie, est sous surveillance depuis des semaines, soupçonné de transactions par procuration abusives après avoir admis avoir laissé son frère utiliser son compte.
Il a nié tout acte répréhensible, tandis que le régulateur des valeurs mobilières de Malaisie l'a disculpé cette semaine. Cela n'a cependant pas apaisé la colère de la population.
"Nous sommes venus parce que nous ne pouvons pas permettre que la corruption continue", a expliqué à l'AFP Mohamad Zawawi Ishak, 29 ans, alors qu'une foule se massait devant une gare de la ville vers 11h00 (08h00 GMT).
"Dans la lutte contre la corruption, celui qui est corrompu, nous devons le combattre".
Sivaranjani Manickam, 41 ans, a déclaré que le gouvernement encourageait davantage la corruption en ne punissant pas M. Azam. "La colère nous fait sortir dans les rues aujourd'hui pour protester", a-t-elle expliqué.
La police a fermé plusieurs artères principales de la capitale et des dizaines de forces de l'ordre ont été déployées, dont certains en tenue anti-émeute, avant que la foule ne se disperse moins de deux heures plus tard.
Membre de l'agence anti-corruption depuis plus de 36 ans, M. Azam a été nommé à sa tête en 2020, alors que des efforts étaient déployés pour récupérer les fonds détournés.
La même année, l'ex chef du gouvernement Najib Razak a été reconnu coupable de corruption et condamné à une peine de 12 ans de prison. Il est en attente d'un appel final devant la plus haute juridiction du pays et doit faire face à deux autres procès en cours liés au scandale 1MDB.
(U.Gruber--BBZ)