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Des dizaines de journalistes libériens se sont rassemblés vendredi devant un tribunal près de la capitale Monrovia, pour soutenir une collègue qui aurait été agressée sur ordre d'un homme politique, a constaté un correspondant de l'AFP.
La journaliste d'investigation Bettie Mbayo a déclaré à l'AFP que Marvin Cole, un élu dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, avait ordonné à ses "voyous" de l'agresser après qu'elle et son mari se sont garés près de sa maison samedi.
M. Cole est arrivé chez lui et a intimé à son mari, qui conduisait la voiture, l'ordre de bouger, a-t-elle dit.
"Il est descendu de sa voiture et a ordonné à ses hommes de main de nous frapper", a ajouté Mme Mbayo, qui travaille pour le grand quotidien Front Page Africa.
Elle et son mari ont tous deux été blessés lors de l'attaque et sont toujours sous traitement. M. Cole n'a pas répondu aux questions de l'AFP.
Cependant, il a porté plainte contre Mme Mbayo, notamment pour trouble à l'ordre public, selon l'avocat de la journaliste.
Les journalistes au Liberia se plaignent régulièrement de harcèlement et d'intimidation. En 2020, des manifestations ont eu lieu dans la capitale après la mort d'un journaliste sportif qui aurait été malmené par les gardes du corps du président George Weah.
Vendredi, les journalistes se sont rassemblés devant un tribunal près de Monrovia alors qu'une réunion concernant le procès contre Mbayo était en cours. L'Union de la presse du Liberia a déclaré que les agissements de Marvin Cole constituaient un "abus de pouvoir et une menace pour la liberté de la presse".
Le Liberia occupe la 98e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi en 2021 par l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
(A.Lehmann--BBZ)