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La Bourse de New York a terminé en forte progression mercredi, digérant rapidement la hausse des taux de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) grâce à la baisse du pétrole et à l'espoir d'une paix en Ukraine.
Le Dow Jones a gagné 1,55% à 34.063,10 points, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a bondi de 3,77%, à 13.436,55 points, et l'indice élargi S&P 500, a pris 2,24% à 4.357,86 points.
Wall Street avait démarré la séance dans le vert, portée par la poursuite des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie, avec l'évocation d'un statut neutre pour le premier, ainsi que des signes montrant que la Chine est prête à soutenir son économie.
En début d'après-midi, la Fed a annoncé une hausse de son taux directeur, passé d'une fourchette comprise entre 0 et 0,25% à une autre allant de 0,25% à 0,50%. Il s'agit du premier relèvement depuis décembre 2018.
"L'annonce était conforme aux attentes", a réagi Bill Northey, d'US Bank Wealth Management. "Il n'y a pas eu de surprise, mais la Fed a bien pris une position un peu plus agressive en matière de politique monétaire."
Les membres du comité de politique monétaire de la Fed tablent en effet, à une écrasante majorité, sur au moins sept hausses de taux en 2022.
Dans la foulée de l'annonce, le taux des emprunts d’État américains à 2 ans, qui reflète souvent la politique monétaire américaine, a bondi et frôlé 2%, seuil qu'il n'a plus fréquenté depuis près de 3 ans (mai 2019).
Pour les analystes de Wells Fargo, les investisseurs ont "acheté la nouvelle après avoir vendu la rumeur", variation d'une expression de Wall Street qui signifie que les opérateurs vendent avant une mauvaise nouvelle et rachètent après l'annonce.
"Il n'y a rien de bien différent par rapport à ce qu'avait intégré le marché", a estimé Art Hogan, de National Securities.
Pour l'analyste, les investisseurs ont bien accueilli la nouvelle baisse des prix du pétrole, qui retrouvent des niveaux proches de ceux qu'ils affichaient avant le début de l'invasion de l'Ukraine.
Même si l'incertitude demeure, "notre scénario central est que l'économie va continuer à bien se comporter durant le reste de l'année et que les marchés de capitaux vont continuer à s'adapter aux ajustements de politique monétaire et à l'incertitude sur le front géopolitique", a détaillé Bill Northey.
À la cote, les neuf plus importantes capitalisations du Nasdaq ont toutes fini nettement en progression, notamment Apple (+3,15%), Tesla (+5,62%) ou Meta (ex-Facebook, +6,55%).
La séance a aussi été animée par les valeurs chinoises, dont plusieurs ont passé la journée en orbite, à l'instar des géants du commerce électronique Alibaba (+36,76%), Pinduoduo (+56,06%) ou JD.com (+39,36%).
Les autorités chinoises se sont engagées mercredi à assurer la stabilité des marchés financiers et à travailler à la résolution de la crise du secteur immobilier chinois.
Elles ont également soutenu le principe d'une cotation des sociétés chinoises à l'étranger, une volte-face après des mois de pression sur les entreprises présentes à Wall Street.
Selon l'agence Chine Nouvelle, la Chine et les États-Unis travailleraient à un compromis qui dégagerait l'horizon des sociétés chinoises cotées à New York, actuellement menacées de radiation.
Sollicité par l'AFP, le régulateur américain des marchés, la SEC, n'a pas donné suite.
Starbucks a été recherché (+5,16% à 87,41 dollars), après l'annonce du départ en retraite du directeur général Kevin Johnson, qui va être remplacé, temporairement, par le patron emblématique de la chaîne, Howard Schultz.
(K.Lüdke--BBZ)