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La Banque du Japon n'a pas modifié vendredi sa politique monétaire ultra-accommodante, restant ainsi à contre-courant des autres grandes banques centrales mondiales, même si l'inflation accélère aussi désormais au Japon, tirée par les prix de l'énergie.
La BoJ a conservé le taux d'intérêt négatif de 0,1% qu'elle applique sur les dépôts des banques auprès d'elle, et va continuer à acheter autant d'obligations publiques japonaises que nécessaire pour maintenir leur rendement à dix ans autour de 0%, selon un communiqué.
L'institution a rappelé qu'elle entendait poursuivre sa politique d'assouplissement quantitatif "aussi longtemps que nécessaire" pour arriver à sa cible d'inflation de 2% "d'une manière stable".
De plus en plus d'économistes s'attendent à ce que ce niveau soit atteint dans les prochains mois, mais sans que la BoJ ne change de cap monétaire.
Car l'inflation nippone ne repose guère sur des bases saines pour le moment.
Les prix à la consommation devraient dorénavant "clairement" accélérer au Japon, a estimé vendredi la BoJ, tout en soulignant que leur hausse était surtout liée à la flambée exceptionnelle des tarifs de l'énergie et d'autres matières premières.
Hors produits frais, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6% en février sur un an dans l'archipel, leur plus forte progression en deux ans, selon des statistiques publiées plus tôt vendredi.
Leur croissance reste ainsi très modeste par rapport à celle que connaissent beaucoup d'autres pays comme les Etats-Unis ou l'Allemagne, et qui poussent la Réserve fédérale américaine (Fed) ou la Banque centrale européenne (BCE) à resserrer leurs politiques monétaires.
L'inflation au Japon n'est guère alimentée par la reprise économique pour le moment.
L'embellie que la consommation des ménages a connue au quatrième trimestre 2021 a déjà subi un coup d'arrêt en ce début d'année à cause d'une vague record d'infections au Covid-19 liée au variant Omicron, a constaté la BoJ.
L'institution a par ailleurs souligné vendredi les "incertitudes extrêmement élevées" générées par la guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie sur l'évolution de l'activité économique et des prix au Japon.
(K.Müller--BBZ)