AEX
4.1400
La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, enthousiaste après de bons chiffres de l'emploi aux États-Unis, qui témoignent de la santé de l'économie américaine, peu affectée, pour l'instant, par la guerre en Ukraine et la flambée des prix des matières premières.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,24%, l'indice Nasdaq, à forte tonalité technologique, prenait 0,28%, et l'indice élargi S&P 500, 0,24%.
L'ouverture a été bien orientée par le rapport mensuel sur l'emploi, qui a fait état de 431.000 créations de postes en mars.
Si le chiffre est inférieur aux attentes (490.000), il a néanmoins été bien accueilli dans le contexte général d'incertitude qu'a connu l'économie américaine en mars, avec la guerre en Ukraine et le début du durcissement monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).
La révision des créations pour les mois de janvier et février, avec près de 100.000 emplois de plus en net au total (95.000) "a fait mieux que compenser l'écart" entre le chiffre de mars et les prévisions, a commenté, dans une note, Chris Low, du cabinet FHN Financial.
Les investisseurs ont aussi relevé le recul plus marqué que prévu du taux de chômage à 3,6% (contre 3,8% en février), soit quasiment son niveau de février 2020 (3,5%), avant le début de la pandémie de Covid-19.
"Il ne semble pas que l'incertitude géopolitique ait eu un impact significatif" sur l'emploi aux États-Unis, a estimé Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. "Tout cela conforte la position de la Fed d'accélérer la normalisation de sa politique monétaire avec de nouvelles hausses de taux et renforce la probabilité d'un relèvement d'un demi-point lors de la prochaine réunion."
Les opérateurs évaluent désormais à 75% la probabilité d'une hausse d'un demi-point, qui serait la première de cette ampleur depuis 2000, à l'issue de la prochaine réunion du comité de politique monétaire, le 4 mai. Il y a un mois seulement, cette probabilité était jugée nulle.
Dans la foulée de la publication du rapport, les taux américains ont bondi, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s'inscrivant à 2,44%, contre 2,33% la veille.
La courbe des taux (graphique qui relie les taux de toutes les échéances des courtes aux longues) s'est un peu plus disloquée, le rendement à 2 ans passant franchement au-dessus de celui à 10 ans, avant de se replier.
Les taux à 2, 3, 5 et 7 ans sont désormais tous passés, brièvement pour certains, au-dessus du rendement de référence à 10 ans, ce qui témoigne d'une inversion de la courbe, phénomène considéré par beaucoup d'économistes et d'investisseurs comme annonciateur d'une récession dans les mois à venir.
Angelo Kourkafas a rappelé que, selon les précédents historiques, une récession ne survient, en moyenne, que 16 mois après une inversion. "Il peut se passer beaucoup de choses d'ici deux ans", a-t-il fait valoir. "Donc oui, c'est un avertissement, mais cela ne marque pas le début d'un mauvais cycle."
La baisse des prix des obligations (le prix évolue en sens opposé des taux) poursuivait un mouvement entamé en début d'année et qui a vu le marché obligataire connaître son plus fort recul trimestriel depuis 1980.
A la cote, GameStop profitait (+5,93% à 176,46 dollars) de la proposition, qui sera soumise à l'assemblée générale, de diviser son action, même si la chaîne de magasins de jeux vidéo n'a pas communiqué de combien.
Les actions chinoises cotées à Wall Street paradait vendredi, aidées par des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles les autorités chinoises envisageraient de donner accès aux comptes de ces sociétés à des auditeurs étrangers.
Le régulateur américain des marchés, la SEC, qui s'appuie sur une loi votée au Congrès, a prévenu ces entreprises qu'en cas de refus de certification par un cabinet agréé, elles pourraient être radiées de la cote dès 2024.
En tête, les géants chinois du commerce en ligne Alibaba (+6,14%), Pinduoduo (+9,25%) et JD.com (+4,10%).
(A.Lehmann--BBZ)