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Les Costa-Ricains votaient dimanche pour le second tour d'une élection présidentielle à l'issue incertaine entre un candidat conservateur, Rodrigo Chaves, et le centriste José Maria Figueres.
Quelque 3,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, dans le pays depuis longtemps considéré comme le plus stable d'Amérique Latine. Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 06H00 (12H00 GMT) et fermeront à 18H00 (00H00 GMT). Les premiers résultats sont attendus dans la nuit.
MM. Figueres, 67 ans, et Chaves, 60 ans, promettent d'apporter au cours des quatre années à venir des solutions aux problèmes qu'affronte le Costa Rica: la dette extérieure, équivalente à 70% du PIB, le taux de pauvreté de 23% de la population, le chômage à 14%, et les scandales de corruption dans le secteur public.
Les deux hommes, au passé polémique, sont arrivés en tête du premier tour le 6 février. Ils sont donnés quasiment à égalité par les derniers sondages, avec un très léger avantage pour M. Chaves. A quelques jours du scrutin, environ 18% des électeurs étaient encore indécis.
Rodrigo Chaves, un économiste qui a claqué la porte du ministère des Finances du gouvernement sortant au bout de seulement 180 jours, a été sanctionné pour harcèlement sexuel de deux collaboratrices alors qu'il travaillait pour la Banque mondiale entre 2008 et 2013.
Face à lui, M. Figueres a déjà gouverné le pays de 1994 à 1998. Sans que cela aille jusqu'au procès, une enquête avait été ouverte contre l'ancien président, soupçonné d'avoir reçu 900.000 dollars en 2004 de la part de l'entreprise française Alcatel pour remporter des marchés publics. Exilé en Europe, M. Figueres avait refusé de répondre aux convocations de la justice, et n'est rentré au pays qu'en 2011, une fois l'affaire prescrite.
Quoi qu'il en soit, ni l'un ni l'autre ne disposera de majorité au Parlement, et le futur président devra composer avec les autres partis.
- Pays "le plus heureux" -
Le président sortant, Carlos Alvarado, ne pouvait se représenter pour un deuxième mandat consécutif selon les termes de la Constitution.
"Notre première préoccupation, c'est qu'il y ait du travail, de l'économie et de la sécurité", a déclaré Ángela Marín, 58 ans, qui a voté à San José.
"Le prochain président doit tout changer ! Il n'y a pas de travail ici, il n'y a rien", a commenté dans une rue de la capitale Ana Briceño, un agent de voyage de 64 ans.
Le tourisme, l'un des principaux moteurs de l'économie du pays, a été durement frappé par la pandémie de coronavirus et le Costa Rica a subi la plus forte progression du chômage dans la région, avec le Pérou.
Mais le pays reste le "plus heureux" d'Amérique latine, selon le dernier rapport mondial sur le bonheur.
"Le 3 avril va être une véritable révolution dans l'histoire de ce pays. On va nettoyer la maison", a lancé lors de son dernier meeting M. Chaves, qui cultive une image de batailleur et s'est qualifié en outsider lors du premier tour du 6 février.
M. Figueres, ancien président, et fils de l'ex-chef de l'Etat José Figueres, resté célèbre pour avoir supprimé l'armée en 1948, a pour slogan "l'expérience pour le progrès".
"Cette élection est différentes de toutes celles qui l'ont précédée (...) notre avenir est en jeu", a-t-il dramatisé lors de son meeting de fin de campagne.
(A.Berg--BBZ)