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La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,28% mardi, coincée entre l'amorce de nouvelles sanctions contre la Russie, la politique de la Réserve fédérale américaine et des incertitudes à moins d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 85,86 points à 6.645,51 points. La veille, il avait progressé de 0,70%.
La baisse de la cote parisienne est plus marquée que celle des autres places financières européennes, comme Milan (-0,86%) ou Francfort (-0,65%), Londres ayant même progressé de 0,72%. Dans la journée, elle a perdu jusqu'à près de 2%.
Le rapprochement dans les sondages sur le second tour entre les deux favoris, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, "met sous pression" la place parisienne, relève Yann Azuelos, gérant de fonds chez Mirabaud.
Jusqu'ici, la confortable marge du président sortant dans les sondages laissait l'élection française sous les radars des investisseurs.
Ces préoccupations s'ajoutent à celles présentes sur les autres places financières mondiales comme, principalement, les sanctions occidentales contre la Russie.
La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes ou opérés par des Russes.
Les propositions de Bruxelles doivent être discutées mercredi par les représentants des Vingt-Sept.
De leur côté, les États-Unis ont interdit à la Russie de rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines, ce qui accroît le risque d'un défaut de paiement russe.
De plus, sur le front monétaire, la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) se tient "prête à agir plus fortement" si besoin, a assuré mardi Lael Brainard, une de ses gouverneurs, jugeant "primordial" de faire ralentir l'inflation qui est au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis.
L'institution va "réduire le bilan à un rythme rapide dès (sa) réunion de mai", a-t-elle également affirmé.
Les valeurs bancaires, très sensibles à la conjoncture économique et à l'activité, étaient les plus pénalisées par les incertitudes liées à l'élection présidentielle. Société Générale a chuté de 5,58% à 22,66 euros, Crédit Agricole de 5,03% à 10,32 euros, BNP Paribas de 4,56% à 49,00 euros.
Les entreprises bénéficiant de concessions de l’État, comme Vinci (-4,09% à 88,38 euros), ou Eiffage (-4,19% à 88,30 euros) sur les autoroutes, ainsi que celles fournissant des services aux collectivités, comme Veolia (-5,28% à 28,32 euros), souffraient également. "Cela pose un risque sur la négociation des contrats, voire des nationalisations", explique M. Azuelos.
Orpea replongeait (-6,13% à 36,11 euros) après le dépôt de près de 80 plaintes de familles de résidents notamment pour "mise en danger en danger d'autrui" et "homicide involontaire".
(U.Gruber--BBZ)