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La Bourse de Paris a fini en hausse de 1,34% vendredi, malgré la détermination des banques centrales à resserrer leur politique monétaire face à l'inflation, rebondissant après trois séances de repli sans pour autant parvenir à sauver sa semaine.
L'indice CAC 40 a pris 86,54 points à 6.548,22 points, après avoir reculé de 0,57% jeudi. Mais sur la semaine, il a enregistré une perte de 2,04%, un peu plus que ses voisines européennes en raison d'inquiétudes sur le résultat de l'élection présidentielle française.
Le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la banque centrale américaine a détaillé la ferme intention de cette dernière de lutter contre l'inflation en accélérant les hausses de taux et en commençant la réduction de son bilan dès le mois de mai.
"Il semble que la banque centrale américaine soit prête à risquer une plus faible croissance pour réduire les anticipations d'inflation", ce qui a pesé sur les marchés actions, estime Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.
En Europe aussi, les voix pour une politique plus dure se font entendre au sein de la Banque centrale européenne, qui tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire jeudi.
Frédéric Rollin estime que la "BCE va s'ajuster à la politique monétaire américaine", avec "une ou deux hausses de taux en 2022, mais il n'y a pas d'urgence car les indicateurs montrent que le risque que l'inflation s'installe est modéré".
Les investisseurs surveillent aussi les sondages concernant l'élection présidentielle dont le premier tour se déroule dimanche. A deux reprises cette semaine, la cote parisienne a été lestée par des inquiétudes conséquentes à la réduction de l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen dans les intentions de vote.
Conséquence sur les marchés: le CAC 40 a perdu un peu plus de terrain que les Bourses de Francfort ou Milan, et l'écart entre le taux d'intérêt français et celui sur l'emprunt allemand, autre signal scruté pour estimer la nervosité des investisseurs, s'est un peu agrandi mardi avant de se stabiliser.
Vendredi, le taux d'intérêt pour l'emprunt français à 10 ans avançait de trois points de base, à 1,257%.
Sur le front des valeurs, Crédit Agricole (-0,02% à 9,89 euros) a annoncé jeudi avoir acquis une participation de 9,18% au capital de la banque italienne Banco BPM, la troisième plus importante du pays, soit une opération de près de 380 millions d'euros.
La banque était la seule valeur bancaire dans le rouge, alors que Société Générale a pris 1,82% à 21,87 euros et BNP Paribas 2,76% à 47,85 euros, soutenues par la hausse des taux d'intérêt.
Alstom a de son côté terminé en tête du CAC 40 (+5,43% à 20,77 euros) malgré une dégradation de la recommandation de Citigroup, selon Bloomberg.
(Y.Berger--BBZ)