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Les Bourses mondiales souffraient jeudi en réaction au nouveau cap de politique monétaire, plus strict, décrit par le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell.
L'Asie a fortement tangué: la Bourse de Tokyo a chuté de 3,11%. Les Bourses chinoises ont terminé aussi largement dans le rouge (Shanghai -1,78% et Hong Kong -1,99%)
L'Europe reculait sensiblement dans les premiers échanges: Paris de 0,66%, Francfort de 1,35% et Milan de 0,65%. Londres résistait mieux (-0,02%) vers 09H00 GMT.
Mercredi, les indices à Wall Street avaient fait les montagnes russes, l'indice technologique Nasdaq gagnant plus de 3% en séance pour finir à l'équilibre (+0,02%).
Le président de la Fed Jerome Powell a confirmé que l'institution prévoyait une hausse des taux directeurs en mars, pour lutter contre l'inflation qui a atteint 7% aux Etats-Unis en 2021, sans précision sur l'ampleur de la hausse envisagée.
Et la Fed est en outre prête à réduire "plus tôt" et "peut-être plus vite" qu'après la crise de 2008, son bilan, gonflé par deux années d'achats d'actifs, selon son président.
"Il semble que la récente déroute du marché n'a pas refroidi Powell et les membres de la Fed, ce qui signifie qu'ils sont prêts à subir de nouvelles pertes sur le front des actions pour maîtriser l'inflation", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.
En réaction à la prise de parole de M. Powell, les taux sur le marché obligataire américain se sont tendus. Ils restaient jeudi matin à 1,84% pour le 10 ans.
Les marchés action subissent d'autres pressions, comme la hausse des prix du pétrole, avec le Brent qui a dépassé les 90 dollars le baril mercredi, une première depuis 2014, dopée par les tensions géopolitiques.
Haro sur la tech
La nouvelle politique monétaire de la Fed, signifiant la fin de l'argent très bon marché, pénalisait particulièrement le secteur technologique, qui s'est fortement développé dans ces conditions.
L'action du géant japonais dans les investissements SoftBank Group a en particulier accusé le coup, dévissant de 8,99% à 4.692 yens.
A Francfort, le géant allemand des logiciels SAP plongeait de 8,16% à 108,20 euros, après avoir annoncé jeudi le rachat de la fintech américaine Taulia. SAP a aussi confirmé ses résultats préliminaires pour 2021 et ses objectifs pour l'année en cours.
A Paris, Dassault Systèmes perdait 3,19% à 40,87 euros et Capgemini 2,22% à 189,10 euros.
Les banques apprécient la remontée des taux
Le secteur bancaire était bien orienté, à rebours des indices, profitant des perspectives de hausse des taux avec la politique de la Fed.
Les investisseurs ont aussi salué le meilleur résultat net annuel de la Deutsche Bank depuis 10 ans et l'annonce concomitante d'un retour du dividende après deux années de gel ainsi que d'un programme de rachat d'action, pour en tout 700 millions d'euros (3,01% à 11,76 euros).
HSBC prenait 2,01% à 533,20 pence, Standard Chartered 4,16% à 545,80 pence à Londres et BNP Paribas 1,47% à 64,94 euros à Paris.
Pause sur le pétrole, le dollar monte face à l'euro
Au lendemain d'une séance très dynamique, le pétrole refluait un peu: vers 08H45 GMT, le prix du baril de WTI américain pour livraison mars cédait 0,10% à 87,26 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord à même échéance refluait de 0,11% à 89,86 dollars. Ils avaient atteint respectivement 87,95 dollars et 90,47 dollars mercredi.
L'euro fléchissait encore, valant 1,1199 dollar (-0,37%) vers 09H50, proche de ses plus bas de 2020, (1,1186 dollars fin novembre).
Le bitcoin, au rebond depuis le début de la semaine après de lourdes pertes, grappillait 0,10% à 36.400 dollars.
(F.Schuster--BBZ)