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Pour les salaires, pour la paix ou encore pour une Europe "plus protectrice": après la forte mobilisation unitaire de l'an dernier contre la réforme des retraites, les principaux syndicats appellent à battre le pavé le 1er mai avec des revendications diverses.
Pour cette journée internationale des travailleurs, la CGT recense plus de 265 rassemblements et manifestations en France, dans la fourchette "haute", selon la secrétaire confédérale Céline Verzeletti.
Certains cortèges débuteront dès 10H00 comme à Strasbourg, Marseille ou encore Clermont-Ferrand.
A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.
Mais contrairement à l'an dernier où les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, il n'y a pas de mot d'ordre national interprofessionnel.
La CGT, FSU, et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix. "Nous exigeons de mieux vivre!", proclame la centrale dirigée par Sophie Binet, dénonçant notamment "la violence gouvernementale", alors qu'une nouvelle réforme de l'assurance chômage est annoncée ainsi qu'une loi Travail II attendue à l'automne.
A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs têtes de liste seront présentes dans les cortèges comme celle du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann à Saint-Etienne ou la FI Manon Aubry à Lyon puis Paris.
Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon sera à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.
Son homologue de FO, Frédéric Souillot sera pratiquement à l'autre bout de la France, à Montauban, en Occitanie. A Paris, les militants du syndicat rendront comme habituellement hommage aux combattants de la Commune, devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise dans la matinée, avant de manifester depuis la place d'Italie à midi.
- "Festif et familial" -
Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignements territoriaux, consultée par l'AFP.
C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT. A titre de comparaison, c'était huit à dix fois plus qu'en 2022, où la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.
A Paris, entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.
Des militants propalestiniens pourraient venir grossir les rangs des cortèges, en particulier à Paris, et les "détracteurs" des Jeux olympiques pourraient profiter de cette tribune offerte, indique la note des renseignements.
Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "au caractère plutôt festif et familial" et "plus apaisées" que l'an dernier, où la journée avait été marquée par des heurts parfois violents dans la capitale et d'autres villes comme Nantes ou Lyon.
De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.
Et en cette période de ponts, les transports (dans l'aérien comme le ferroviaire) devraient fonctionner normalement.
Même si "ce sera différent de l'an dernier", Céline Verzeletti, s'attend à "un 1er mai important en mobilisation", sur fond "d'atteintes aux libertés", y compris syndicales, et d'une situation sociale "très dégradée".
"Cela n'a pas été vu par certains syndicats comme nécessitant absolument une unité sur cette journée", observe Murielle Guilbert, co-déléguée de Solidaires. Mais dit-elle, au vu des sujets du moment, "on a intérêt à avoir un beau 1er mai".
(H.Schneide--BBZ)