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Une star qui brille, mais pas comme les autres: la flamme olympique a disputé la vedette mardi à Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni sur les marches du Festival de Cannes, qui a aussi annoncé la venue du cinéaste Mohammed Rasoulof, après avoir fui l'Iran.
Mohammad Rasoulof est désormais "en sécurité", et apparaîtra publiquement dans le plus grand festival de cinéma du monde qui "reste et restera toujours" le refuge des artistes opprimés ou menacés, a annoncé le délégué général du festival Thierry Frémaux à l'AFP.
Il y présentera son film, "Les Graines du figuier sauvage", en lice pour la Palme d'or et qui raconte l'histoire d'un juge d'instruction sombrant peu à peu dans la paranoïa, au moment où d'immenses manifestations éclatent dans la capitale Téhéran.
Tout un symbole pour un réalisateur qui dénonçait encore la semaine dernière, après avoir fui, la "machine criminelle" du régime.
Mohammad Rasoulof sera à Cannes pour la première fois depuis 2017, où il avait remporté le prix Un Certain Regard pour son film "Un homme intègre". Depuis, "nous n’avons jamais cessé de rester en contact et nous sommes particulièrement touchés de l’accueillir ici en cinéaste avec son film", a poursuivi M. Frémaux. "Notre joie sera celle de tous les festivaliers et de tous les Iraniens épris de liberté".
Grande voix du cinéma iranien, dans le viseur du régime des mollahs depuis des années, le réalisateur a été récemment condamné en appel à huit ans de prison dont cinq applicables. Dénonçant une peine "injuste", il est parvenu à quitter clandestinement l'Iran et à se réfugier en Allemagne en mai.
- La flamme -
Dans un tout autre registre, la flamme olympique a symboliquement monté mardi soir les marches du Festival, portée par un casting de sportifs de haut niveau en tenue de gala.
A 99 jours des Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), quatre athlètes s'étant illustrés dans des disciplines paralympiques ont porté la torche: Arnaud Assoumani, champion paralympique de saut en longueur en 2008 à Pékin, Alexis Hanquinquant, en or en para triathlon à Tokyo en 2021, Nélia Barbosa, vice-championne paralympique de kayak au Japon, et Marie Patouillet, double médaillée de bronze en paracyclisme en 2021.
Accueilli par Thierry Frémaux, Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO de Paris 2024, et les sportifs et anciens sportifs Marie-José Perec (athlétisme), Thierry Rey (judo) et Iliana Rupert (basket) ont ensuite brandi l’emblème des Jeux.
Les organisateurs des JO ont aussi révélé l'identité des réalisateurs d'une série officielle sur les Jeux, dont le coup d'envoi sera donné le 26 juillet (jusqu'au 11 août): les frères Jules et Gédéon Naudet, qui ont jusqu'ici consacré des documentaires aux attentats du 11 Septembre 2001 à New York, du 13 novembre 2015 à Paris et saint-Denis, et à l'incendie de Notre-Dame.
Trois épisodes de 52 minutes seront diffusés en prime time sur France 2 peu avant les JO, qui débutent le 26 juillet. Les deux derniers, tournés pendant les Jeux, le seront après. Le film officiel, de 90 minutes, sera diffusable par France Télévisions au 1er janvier 2025.
Côté cinéma, la journée est marquée par la présentation de trois films en compétition, dont "Marcello Mio" de Christophe Honoré dans lequel Chiara Mastroianni se met dans la peau de son père, Marcello Mastroianni. De quoi troubler ceux qui ont connu l'acteur de "La Dolce vita", à commencer par son ancienne compagne et mère de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, qui joue, comme les autres, son propre rôle.
Le jury a goûté la vitalité du cinéma indépendant américain avec un thriller new-yorkais qui passe des bas-fonds aux villas de luxe des oligarques russes, "Anora" de Sean Baker.
L'Italien Paolo Sorrentino doit de son côté présenter son nouveau film, "Parthénope", sur fond de Naples, une héroïne suivie de sa naissance dans les années 1950 à nos jours.
(A.Berg--BBZ)