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La Bourse de New York a terminé en baisse, jeudi, effectuant une volte-face en pleine séance après la publication d'indicateurs marquant un rebond de l'activité économique américaine, qui ont fait remonter les taux obligataires.
Le Dow Jones a lâché 1,53%, l'indice Nasdaq a cédé 0,39% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,74%.
Wall Street avait bien commencé la journée, bien disposée par les résultats météoriques du géant des semi-conducteurs Nvidia (+9,32%), la veille après Bourse.
Le groupe de Santa Clara (Californie) a confirmé aux investisseurs que la fièvre de l'intelligence artificielle (IA) dite générative, grande consommatrice de ses puces, était intacte.
Nvidia ne la voit pas faiblir et a communiqué des prévisions très supérieures aux projections des analystes.
"C'est tout simplement remarquable, mais cela n'a pas suffi" pour maintenir la place new-yorkaise dans le vert, a constaté Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, "parce que les indices PMI ont pris le dessus".
L'indice composite (tous secteurs confondus), établi par S&P Global pour mesurer l'activité économique aux Etats-Unis, est ressorti en mai à son plus haut niveau depuis 25 mois.
Si le secteur des services a fait des étincelles, l'industrie manufacturière a aussi connu une montée en puissance.
"Ces chiffres ont raconté une histoire que le marché n'avait pas envie d'entendre, celle d'une économie solide, susceptible d'entraîner des hausses de prix", a expliqué Steve Sosnick.
Ce tableau de l'économie américaine accrédite l'hypothèse d'une poursuite d'une politique monétaire agressive, repoussant d'autant des baisses de taux.
"Le marché obligataire a réagi le premier, suivi par les actions", a retracé Steve Sosnick. "C'est une journée qui interpelle, parce que personne, je pense, ne s'attendait à une nette baisse après les résultats de Nvidia."
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a frôlé 4,50%, avant de revenir à 4,47%, contre 4,42% la veille en clôture.
Pour Steve Sosnick, le décrochage du Dow Jones est plus représentatif du marché dans son ensemble, car le Nasdaq ne doit d'avoir limité ses pertes qu'à Nvidia, qui a masqué la tendance.
Apple (-2,11%), Amazon (-1,14%) et Alphabet (-1,65%) ont ainsi fini nettement dans le rouge, de même que Microsoft, qui semblait imperméable à toutes les vicissitudes du marché depuis plusieurs jours.
Les titres des 30 entreprises membres du Dow Jones ont terminé en baisse, avec une mention spéciale à Boeing (-7,55%).
L'action du constructeur a dérapé en réaction à des déclarations du directeur financier du groupe Brian West, selon lequel Boeing ne prévoit plus de dégager de trésorerie lors de son exercice 2024.
Empêtré dans une série de difficultés, notamment un incident en vol le 5 janvier, le groupe a effacé environ un tiers de sa capitalisation boursière depuis le début de l'année.
Ailleurs à la cote, l'organisateur de concerts Live Nation a plongé (-7,81%) après que le ministère américain de la Justice l'a assigné devant un tribunal fédéral pour pratiques anticoncurrentielles. Le gouvernement Biden a dit vouloir provoquer une scission entre Live Nation et sa filiale de billetterie Ticketmaster.
le groupe de prêt-à-porter Ralph Lauren (+3,27%) a profité de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu malgré des prévisions jugées décevantes.
Autre acteur du secteur de l'habillement, VF Corporation, a lui pris l'eau (-3,22%). La holding a particulièrement souffert de la chute des ventes de chaussures Vans (-26%), attribuée à un ajustement des stocks chez les grossistes.
Le conglomérat DuPont a tiré son épingle du jeu (+0,48%) après l'annonce de sa scission prochaine en trois entités distinctes, toutes cotées en Bourse. C'est une nouvelle restructuration pour le groupe qui a plusieurs fois changé de forme ces dix dernières années.
(F.Schuster--BBZ)