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Cent-soixante-treize personnes ont été interpellées vendredi après une action de militants pour le climat à Paris devant les locaux du gestionnaire d'actifs Amundi, le jour de son assemblée générale, lui reprochant d'être l'un des actionnaires principaux du géant pétrolier TotalEnergies.
Le nombre d'interpellations s'élève à 173, selon un bilan de la préfecture de police communiqué vers 18h30.
Plusieurs centaines d'activistes avaient été encerclés par les forces de l'ordre à partir de 11 heures au pied de la haute tour de verre qui héberge la société, dans le 15e arrondissement de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plus tôt dans la matinée, plusieurs dizaines de personnes avaient forcé le passage pour entrer dans l'immeuble, avait indiqué une source policière, précisant qu'une intervention des forces de l'ordre était alors en cours. Une partie de la façade a été taguée avec de la peinture et des vitres ont été cassées.
Sur le parvis, des militants ont déployé des drapeaux, une banderole +Liquidation Total+ et scandaient des slogans contre TotalEnergies, entourés par de nombreux policiers.
"L'idée initiale était de perturber l'assemblée générale de TotalEnergies, comme c'est le cas depuis trois ans", a indiqué à l'AFP Lou Chesné, porte-parole d'Attac France, précisant qu'"une opération de grande envergure était prévue".
La manifestation de l'année dernière devant l'AG de TotalEnergies ayant "été réprimée très durement, cette année, l'idée était de ne surtout pas mettre en danger les manifestants", a ajouté la militante.
Amundi, premier gestionnaire d'actifs européen, est le quatrième plus gros actionnaire de TotalEnergies, selon les données de l'agence financière Bloomberg.
Les actionnaires, dont Amundi, "doivent cesser d’apporter leur soutien à l'entreprise par leurs votes et prendre la première mesure qui s'impose: arrêter tout nouvel investissement dans TotalEnergies", a déclaré l'ONG Reclaim Finance dans un communiqué.
Les manifestants ont été rejoints par des personnalités publiques, la députée écologiste Sandrine Rousseau, la tête de liste des Insoumis aux élections européennes Manon Aubry, ou encore Claire Nouvian, directrice-fondatrice de l'ONG Bloom.
Des groupes représentant des communautés autochtones du Pérou et d'Ouganda étaient présents aussi, en opposition à des projets décriés de TotalEnergies dans ces deux pays.
L'assemblée générale "a pu aller à son terme" selon le groupe qui dit avoir "échangé avec les ONG qui ont une approche constructive dans leurs actions". Les actionnaires présents sur place ont pu quitter les locaux discrètement et "dans le calme".
"Nous déplorons huit blessés parmi les membres du service de sécurité mis en place, heureusement sans gravité", a aussi indiqué Amundi à l'AFP. La police fait état de dix agents de sécurité privée "blessés", dont neuf "transportés à l'hopital".
Le groupe "portera plainte au regard des violences perpétrées sur les personnes et au vu des dégradations matérielles".
(A.Lehmann--BBZ)