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La Bourse de Paris reculait de 0,99% vendredi matin, cédant une bonne partie du terrain gagné cette semaine, après des propos du président de la Banque centrale américaine (Fed) suggérant de fortes hausses de taux à venir.
L'indice vedette CAC 40 perdait 66,66 points à 6.648,44 points à 10H05, au lendemain d'une progression de 1,36%.
Lors d'une table ronde organisée jeudi en marge des assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI), le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré qu'une hausse de taux d'un demi-point de pourcentage "(serait) sur la table lors de la réunion de mai" (les 3 et 4).
"La perspective de hausses de taux encore plus rapides et plus agressives, et la question de savoir si la Fed parviendra à réaliser un atterrissage en douceur, ont suffi à renverser brutalement les marchés d'actions", constate Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.
En effet, après une ouverture en hausse notable jeudi, grâce aux résultats d'entreprises, les indices de Wall Street se sont retournés et ont perdu chacun plus de 1%.
De son côté, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a assuré jeudi que le moment exact de la fin du programme d'achat net de dettes dépendrait des indicateurs économiques, quelques heures après que le vice-président de l'institution eût évoqué le mois de juillet.
La BCE a officiellement fixé le cap du troisième trimestre 2022 pour arrêter d'acheter de nouvelles obligations sur les marchés, mais la question sera de déterminer "quand au troisième trimestre?", a souligné Mme Lagarde.
"Et cela nous amènera ensuite à évaluer si une hausse des taux est nécessaire ou non", a-t-elle ajouté. Ceux-ci ont été maintenus à des niveaux historiquement bas malgré l'inflation.
Les opérateurs de marché ont bien pris note de toutes les déclarations des différents membres de la BCE et tablent désormais sur trois hausses de taux en 2022, à partir de juillet, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste pour la banque Swissquote.
Au rayon microéconomique, de nombreuses entreprises ont publié leurs résultats trimestriels, ce qui aurait pu soutenir un peu la place parisienne, mais la déception des investisseurs pour les ventes de la division Gucci de Kering plombe l'indice CAC 40.
Kering déprime le luxe
L'action Kering chutait de 4,79% à 526,70 euros, après la publication du chiffre d'affaires du groupe de luxe qui révèle des ventes décevantes pour Gucci, selon les investisseurs. La situation sanitaire en Chine a notamment eu un impact.
Tout le secteur du luxe reculait vendredi, dans le sillage de Kering: LVMH perdait 1,10% à 646,20 euros, Hermès 1,43% à 1.236,50 euros, L'Oréal 0,42% à 359,55 euros.
Casino mise sur le e-commerce
Les magasins du groupe Casino ont vu leurs ventes reculer au premier trimestre en France, mais celles du e-commerce alimentaire en ligne sont restées "très dynamiques". L'action prenait 0,62% à 16,20 euros.
Renault recule
Le constructeur automobile Renault (-0,87% à 23,32 euros) a publié un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.
(T.Renner--BBZ)