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La croissance de l'activité économique en zone euro s'est accélérée en avril dans le secteur privé, au plus haut depuis sept mois, malgré les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine et à l'inflation, selon l'indice PMI composite publié vendredi par S&P Global.
L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, a augmenté à 55,8, après 54,9 en mars. Un chiffre supérieur à 50 signale une progression de l'activité, tandis qu'il signale une baisse quand il est inférieur à ce seuil.
"L’économie de la zone euro a donc entamé le deuxième trimestre 2022 sur des bases plus solides qu’anticipé, évitant le ralentissement attendu par de nombreux experts", a commenté Chris Williamson, économiste en chef de S&P Global, cité dans un communiqué.
Il a toutefois souligné les déséquilibres de la croissance. L'activité continue de progresser rapidement dans les services, grâce à la levée des mesures de restriction prises pendant la pandémie, alors que l'industrie se retrouve désormais en quasi-stagnation.
"La faiblesse du secteur manufacturier reste une source de préoccupation majeure tandis que l'augmentation continue du coût de la vie pourrait fortement entraver la croissance du secteur des services, une fois passé le rebond lié à la réouverture de l'économie", note M. Williamson.
Le secteur de l'automobile a été le plus sévèrement touché, "ses niveaux de production ayant fortement reculé en avril, et ce, à un rythme supérieur à celui du mois précédent", a relevé S&P Global.
Les entreprises ayant subi des baisses de production attribuent leurs difficultés aux fortes tensions sur les chaînes d'approvisionnement, exacerbées par la guerre en Ukraine et la mise en place de nouveaux confinements en Chine pour lutter contre le Covid-19.
L'activité a évolué de façon divergente en avril selon les pays.
En Allemagne, première économie de la zone euro, le taux de croissance s'est replié au niveau le plus bas depuis trois mois, la bonne tenue des services ne parvenant pas à compenser la première baisse de la production constatée dans l'industrie manufacturière depuis juin 2020.
En France en revanche, l'expansion s'est accélérée et a atteint son plus haut niveau depuis janvier 2018, grâce au maintien d’une croissance modeste dans l'industrie manufacturière et une forte hausse de l'activité dans le secteur des services.
(Y.Berger--BBZ)