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La Bourse de Paris a connu mercredi sa pire séance depuis début janvier, reculant fortement de 1,52%, emportée par une hausse des taux d'intérêt obligataires et un rebond de l'inflation allemande qui servent de déclencheurs pour des prises de bénéfices.
L'indice vedette CAC 40 a abandonné 122,77 points à 7.935,03 points, tombant au plus bas depuis le 2 mai. Mardi, l'indice vedette CAC 40 avait déjà reculé de 0,92%.
Principale publication de la séance, l'inflation en Allemagne est repartie à la hausse en mai pour la première fois depuis six mois, atteignant +2,4% sur un an et +0,1% sur un mois, deux chiffres conformes aux estimations des analystes sondés par Factset.
L'indice des prix à la consommation harmonisé, qui sert à calculer l'inflation globale de la zone euro, est cependant ressorti à 2,8%, un peu plus qu'anticipé et bien au-dessus du chiffre du mois d'avril (2,4%).
"L'inflation résiliente et des émissions d'obligations américaines plus difficiles à passer sur les marchés" ont provoqué "des prises de bénéfices" sur les marchés boursiers, commente Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.
Dans le sillage de la publication de l'inflation allemande, les taux d'intérêt des emprunts des États européens ont grimpé sur le marché obligataire. Celui de la France à dix ans atteignait 3,16% vers 17H50 (15H50 GMT), contre 3,06% mardi, et celui de l'Allemagne se situait à 2,68%.
Tous deux sont au plus haut depuis novembre.
Vendredi seront publiés les chiffres de l'inflation de mai en zone euro et la mesure d'inflation préférée de la Réserve fédérale (Fed), l'indice PCE.
Une baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) à l'issue de sa réunion du 6 juin est quasiment acquise, mais les "marchés continuent de digérer les chiffres d'inflation" publiés depuis le début de l'année et qui leur ont fait modifier leurs anticipations de baisses de taux, souligne Vincent Juvyns.
"Il n'y a plus que deux baisses de taux anticipées en Europe et plus qu'une aux Etats-Unis" pour 2024, alors que les investisseurs en attendaient bien plus au début de l'année, ajoute-t-il.
Du côté des valeurs, au sein du CAC 40, seules Renault, Michelin et Thalès (+0,03% à 164,05 euros) ont terminé dans le vert, tous les autres titres ont cédé du terrain.
Renault en hausse
Le constructeur automobile Renault a bondi de 3,21% à 53,36 euros, le titre bénéficiant d'une recommandation à l'achat par la banque américaine Goldman Sachs.
Depuis le 1er janvier, la valeur de l'action de Renault a pris près de 45% et, sur les douze derniers mois, elle a augmenté de plus de 60%.
Michelin vise une meilleure rentabilité
Le groupe Michelin a renforcé mardi ses objectifs de rentabilité à moyen terme et tenté de rassurer sur ses acquisitions hors pneus, lors d'une conférence pour les investisseurs à Clermont-Ferrand.
Il vise ainsi un résultat opérationnel de 4,2 milliards d'euros en 2026 (+16% par rapport à 2023), soit une marge brute de 14% du chiffre d'affaires, a indiqué le directeur financier Yves Chapot.
Le titre a gagné 0,33% à 36,84 euros.
Bouygues face à des divergences
L'opérateur Bouygues Telecom (-1,28% à 35,51 euros), qui a signé en février un protocole d'exclusivité pour racheter La Poste Telecom, a déploré mercredi les "divergences" opposant les co-actionnaires de l'opérateur virtuel de téléphonie mobile, le groupe La Poste et l'opérateur SFR, sur les "modalités de réalisation" de l'opération.
(B.Hartmann--BBZ)