AEX
-3.3700
La Bourse de New York a terminé nettement dans le rouge mercredi, déprimée par une vive hausse des rendements obligataires reflétant les incertitudes au niveau des intentions de la banque centrale américaine.
L'indice Dow Jones a lâché 1,06% à 38.441,54 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,58% à 16.920,58 points, le S&P 500 a perdu 0,74% à 5.266,895 points.
Les rendements sur les bons du Trésor américain, qui évoluent en sens inverse du prix des obligations, ont été la vedette de la séance, grimpant sensiblement au détriment des investissements dans les actions.
Le taux à dix ans s'inscrivait à 4,61% vers 19H55 GMT contre 4,55% la veille et 4,46% mardi matin.
Une confiance des consommateurs américains plus forte qu'attendu, un accueil mitigé fait aux trois dernières émissions d'obligations du Trésor et des propos stricts d'un membre de la Fed ont rendu les investisseurs prudents sur les actions.
Mardi, le président de la Fed de Minneapolis Neel Kashkari a estimé qu'aucun membre de la Fed "n'avait totalement exclu la possibilité d'une hausse des taux", a souligné Chris Low de FHN Financial.
"Bien sûr, la donnée importante de la semaine est l'indice d'inflation PCE pour vendredi mais pour l'instant il apparaît que les émissions de bons du Trésor ne se sont pas très bien passées", avec moins d'achats que prévus, "ce qui a tendu les rendements et comprime les multiples des actions", a commenté Tom Cahill de Ventura Wealth Management à l'AFP, faisant référence aux ratios de rentabilité des entreprises.
Les émissions de bons à deux et cinq ans mardi et à sept ans mercredi ont reçu un accueil mitigé: "avec la Fed qui ne signale pas qu'elle va réduire les taux, les investisseurs sont hésitants à acheter des bons s'ils ne savent pas s'il y aura une, deux ou aucune réduction de taux d'intérêt", a ajouté M. Cahill.
La parution du Livre Beige de la Fed, dernier rapport sur l'activité économique avant la prochaine réunion monétaire du 12 juin, n'a guère remonté le moral des traders.
Les entreprises "dans la plupart des régions ont noté que les consommateurs s'opposaient à des augmentations de prix supplémentaires, ce qui a entraîné une diminution des marges bénéficiaires", souligne le Livre Beige.
"Cela indique que l'inflation continue certes de se modérer mais cela montre que les marges des entreprises vont commencer à se comprimer", a relevé l'analyste de Ventura Wealth Management.
Les onze secteurs du S&P ont conclu en berne, avec en premier lieu l'énergie (-1,76%) et l'industrie (-1,42%).
Après une séance hésitante, Nvidia, le spécialiste des puces pour l'IA, est parvenue à grappiller encore 0,81% après une hausse de presque 7% la veille.
Dans la foulée d'un abaissement de ses prévisions financières pour le deuxième trimestre, American Airlines a plongé en piqué (-13,64% à 11,62 dollars) et entraîné à la baisse la plupart des compagnies aériennes mais aussi de croisières.
AA a reconnu les défauts d'une nouvelle stratégie marketing qui lui a fait perdre des réservations de voyages d'affaires et va redresser le tir. La compagnie se sépare aussi de son directeur commercial.
Delta a perdu 0,74% et Southwest Airlines a décroché de 3,83%. United Airlines en revanche a profité de la situation, prenant 2,35%.
Les croisières Carnival ont glissé de 2,75% et Royal Carribean de 1,45%.
Le pétrolier Chevron a cédé 1,35% à 156,90 dollars après que les actionnaires de Hess ont approuvé le rachat de ce groupe pour 53 milliards de dollars.
Son rival ConocoPhillips a chuté de 3,12% à l'annonce de l'acquisition de Marathon Oil (+8,43%) valorisé 22,5 milliards de dollars, dette comprise.
(Y.Yildiz--BBZ)