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La Bourse de New York a terminé vendredi sur une note contrastée à l'issue d'une séance animée, qui a vu des mouvements de portefeuilles vers les valeurs traditionnelles du Dow Jones à l'occasion du dernier jour du mois.
Le Dow Jones a engrangé 1,51% et le S&P 500 a pris 0,80%, tandis que le Nasdaq a fini proche de l'équilibre (-0,01%).
La place new-yorkaise avait initialement ouvert dans le vert, encouragée par les chiffres de l'inflation publiés avant l'ouverture.
L'indice des prix à la consommation PCE est ressorti en hausse de 0,3% sur un mois en avril aux Etats-Unis, inchangé par rapport à mars, comme le prévoyaient les économistes.
Sur un an, la hausse des prix atteint 2,7%, également conforme aux projections et au même niveau que le mois précédent.
"Ce rapport a été un soulagement, dans la mesure ou l'indice de base (hors énergie et alimentation) a enregistré sa plus faible progression depuis quatre mois" (0,2%), a commenté Chris Low, de FHN Financial.
Dans la foulée, les taux obligataires se sont détendus, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans tombant à 4,48%, contre 4,54% la veille, avant de revenir à 4,50%.
Mais après ce bon démarrage, certains indices se sont retournés, le Nasdaq approchant même, un temps, les 2% de perte (-1,74%).
"L'appétit pour le risque se dissipe faute de nouveau catalyseur", a estimé Fawad Razaqzada, de StoneX.
Le manque d'enthousiasme franc pour le rapport PCE a aussi tenu au fait que la consommation a montré de nouveaux signes de fléchissement, à 0,2% contre 0,7% en mars.
"Les achats de biens sont à la peine, sur fond de taux d'intérêt élevés", a constaté Michael Pearce, d'Oxford Economics.
"Le marché semble un peu fatigué", a relevé Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. "Les valeurs de croissance perdent leur élan", en particulier les représentants du secteur technologique.
Nvidia (-0,78%), Amazon (-1,61%), Broadcom (-2,60%) se sont ainsi repliés.
"Traditionnellement, il y a un peu de rééquilibrages de portefeuilles et de ventes" à l'approche de la fin du mois, vendredi étant le dernier jour de mai, a précisé Angelo Kourkafas.
Malgré ce très léger tassement, vendredi, le Nasdaq reste sur un gain de 6,8% en mai, tandis que le Dow Jones s'est octroyé 2,3% et le S&P 500, 4,8%.
Les modifications de portefeuilles ont bénéficié, vendredi, aux valeurs de la vieille économie, bien représentées au Dow Jones.
Malgré un nouveau décrochage du pétrole, les grands acteurs du secteur ont été recherchés, à l'instar d'ExxonMobil (+2,87%) et Chevron (+2,55%).
Parmi les pensionnaires du Dow Jones, se sont également signalés les bancaires JPMorgan Chase (+1,66%) et Goldman Sachs (+1,40%) ainsi que le très volatil Boeing (+2,81%).
Angelo Kourkafas ne voulait pas lire dans les soubresauts de vendredi autre chose que des ajustements ponctuels. "Tout cela pourrait s'inverser dès lundi", a-t-il prévenu.
Costco (-0,67%) n'a pas profité de résultats supérieurs aux attentes. Le directeur financier, Gary Millerchip, a même déclaré qu'avec l'accalmie de l'inflation, les clients se remettaient à acheter des produits non essentiels.
Le titre a, lui aussi, été handicapé par des prises de bénéfices, consécutives à sa progression de 24% depuis le début de l'année.
Autre signal optimiste pour la consommation, celui du groupe de prêt-à-porter Gap (+28,60%), qui s'est envolé après avoir publié une croissance de ses ventes trimestrielles pour chacune de ses quatre enseignes (Gap, Banana Republic, Old Navy et Athleta), une performance qu'il n'avait plus enregistré depuis des années.
Le marché y voit les premiers signes des changements stratégiques opérés par le nouveau directeur général, Richard Dickson, ancien patron de Mattel.
Ailleurs à la cote, Dell a été pénalisé (-17,87%) par des déclarations de sa directrice financière, Yvonne McGill, qui a indiqué jeudi, après Bourse, que la marge brute du groupe d'informatique allait décliner d'environ 150 points de base (1,5 point de pourcentage) sur l'ensemble de son exercice comptable, du fait notamment d'une augmentation de ses investissements liés à l'intelligence artificielle (IA).
Au lendemain du verdict au procès de Donald Trump, reconnu coupable des 34 chefs d'accusation retenus contre lui, le groupe de médias de l'ancien président américain a abandonné 5,30%.
(B.Hartmann--BBZ)