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Des agriculteurs français et espagnols s'apprêtent à bloquer, lundi, les points de passage transfrontaliers le long des Pyrénées, dans la dernière ligne droite avant les élections européennes, pour "peser" sur le scrutin et réclamer notamment une énergie moins chère.
Huit points de passage entre l'Espagne et la France doivent ainsi être bloqués, du Pays basque à l'ouest, jusqu'à la Catalogne à l'est, à partir de 10H00 et pour des durées variables mais qui ne devraient pas dépasser 24 heures.
D'importantes perturbations sont à prévoir sur les axes routiers transfrontaliers et alentours.
Dans les Pyrénées-Orientales, l'autoroute A9 sera notamment fermée côté français en direction de l'Espagne à partir de 07H00 et l'accès au réseau routier secondaire est interdit aux poids lourds à partir de 06H30, selon la préfecture, qui recommande "vivement (...) de reporter tout déplacement vers l'Espagne et le secteur frontalier".
Côté Pyrénées-Atlantiques, c'est l'A63 qui sera fortement touchée, à cause d'un point de blocage sur le péage de Biriatou, après une opération escargot démarrée dès l'A64, à Briscous.
- Organisateurs "sans étiquette" -
Cette mobilisation, pour une énergie moins chère et le respect des clauses miroirs (qui supposent d'imposer aux agriculteurs de pays tiers les mêmes normes environnementales que celles prévues en Europe), a pour particularité de ne pas avoir été organisée par les syndicats agricoles traditionnels.
"Il n'est pas normal qu'on nous impose, à nous, des normes qui ne sont pas respectées sur les produits qu'on importe", explique Xabi Dallemane, l'un des organisateurs de ce rassemblement "sans étiquette" au Pays basque.
Pour cet éleveur de bovins et canards basé à Bidache, l'opération est "pacifique" avec pour objectif de "mettre la pression sur nos futurs députés européens".
"On veut peser, car quand je parle au gouvernement, on m'explique que 80% des lois agricoles se décident à Bruxelles, donc on a compris que maintenant le cheval de bataille n'était plus national, il était européen", renchérit Jérôme Bayle, éleveur de Haute-Garonne devenu figure du mouvement de contestation agricole du début d'année.
"On demande pas le bout du monde, juste que l'Europe soit uniformisée dans la réglementation et les taxes", ajoute-t-il.
Côté espagnol, la mobilisation est conduite par des plateformes locales, pour la plupart nées ces derniers mois et organisées via des boucles Telegram, ce qui rend l'ampleur du mouvement difficile à prévoir.
L'une d'elles, le collectif catalan Revolta Pagesa ("révolte paysanne"), assure se battre "pour la défense de la terre" et "pour la souveraineté alimentaire".
(P.Werner--BBZ)