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La Bourse de Paris reculait de 1,83% lundi face à la situation sanitaire qui menace la croissance chinoise et au resserrement plus fort que prévu de la politique monétaire américaine, ignorant la réélection, déjà anticipée, du président Emmanuel Macron.
L'indice vedette CAC 40 perdait 120,39 points à 6.461,03 points vers 10H15. Vendredi déjà il avait perdu près de 2%, inquiet des déclarations du patron de la Réserve fédérale (Fed), et était stable sur la semaine.
Emmanuel Macron a été réélu dimanche à la présidence de la République avec plus de 58% des voix face à Marine Le Pen (environ 42%).
Mais la place parisienne faisait fi de ce dénouement, constate John Plassard, spécialiste en investissement de Mirabaud.
Les investisseurs tablaient depuis des semaines sur une victoire du président sortant et les marchés n'avaient presque pas montré de signe de stress durant la campagne.
"D’autres interrogations ont rapidement pris le dessus, dont l’explosion des nouveaux cas de Covid-19 en Chine avec la crainte qu’un confinement sans précédent pourrait prendre place à Pékin sous peu", observe M. Plassard.
La quasi-totalité des 25 millions d'habitants de la capitale économique chinoise Shanghai sont confinés depuis début avril, perturbant les chaînes d'approvisionnement. Et la menace d'un confinement, après une rare flambée épidémique, menace désormais Pékin.
Face à cette situation qui risque de peser sur la production, la consommation des ménages, les exportations et donc toute l'activité économique du pays, les prix du pétrole et des actions du luxe et des matières premières chutaient.
Ce contexte défavorable aux Bourses est complété par les anticipations d'un resserrement monétaire plus strict et plus rapide que prévu de la banque centrale américaine.
Face à l'inflation, Jerome Powell, président de la Fed, a dit jeudi qu'une hausse des taux directeurs d'un demi-point de pourcentage "était sur la table" pour la prochaine réunion monétaire de début mai.
Ainsi vendredi, la Bourse de New York avait déjà terminé sur une sévère perte, le Dow Jones enregistrant sa pire baisse journalière depuis octobre 2020.
Ces propos "ont eu un impact fortement négatif sur les indices et la tendance pourrait se poursuivre jusqu’au moins au FOMC (comité de politique monétaire de la Fed, NDLR) du 4 mai, lors duquel la Fed devrait annoncer une hausse de 50 points de base et confirmer l’accélération des hausses de taux dans les mois à venir", prévient Vincent Boy, analyste d'IG France.
Le luxe et les minières plombés par la Chine
Le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois, accusait le coup lundi. Kering perdait 4,42% à 505,80 euros, LVMH 3,50% à 617,70 euros, Hermès 3,55% à 1.183,50 euros.
Les actions des sociétés minières trinquaient aussi, les investisseurs anticipant des perturbations des chaînes de production et donc de la demande de matières premières. ArcelorMittal chutait de 6,01% à 27,75 euros et Aperam de 4,09% à 36,09 euros.
Valneva en attente
L'action du laboratoire franco-autrichien dégringolait de 14,24% à 13,19 euros. Valneva a indiqué lundi dans un communiqué avoir reçu des questions du l'Agence européenne des médicaments, auxquelles le laboratoire répondra en vue d'obtenir une autorisation de mise sur le marché européen de son candidat vaccin contre le Covid-19.
(A.Lehmann--BBZ)