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Le centre de santé coopératif Richerand, qui prend en charge 20.000 patients chaque année dans le 10e arrondissement de Paris, a été placé jeudi en redressement judiciaire et cherche un repreneur, a annoncé à l'AFP sa directrice médicale.
Les éventuels repreneurs "ont deux mois pour déposer leur offre", sans quoi le centre risque de fermer, a indiqué la directrice médicale, Jeanne Villeneuve.
Des groupes privés lucratifs ont déjà manifesté leur intérêt mais l'équipe en place, qui souhaiterait voir reprendre la patientèle et le "projet médical", bâti sur les "besoins de soins du territoire", espère "pouvoir constituer une proposition de reprise avec des partenaires", a-t-elle dit.
La direction alertait ces dernières semaines sur la situation financière critique de ce centre, créée en 1974 par les œuvres sociales de l'énergie et reprise en 2019 par une coopérative. Fin 2023, la structure affichait un déficit de 760.000 euros.
"Polyvalent", le centre salarie une cinquantaine de personnes dont des médecins généralistes, spécialistes, infirmiers, sage-femmes ou psychologues.
Plus de 20.000 personnes y bénéficient de 54.000 consultations annuelles et 6.000 patients y ont trouvé leur médecin traitant, en secteur 1 (sans dépassements d'honoraires).
La Croix Rouge a aussi annoncé la fermeture d'ici l'été de six autres centres de santé d'Ile-de-France, situés dans les 13e, 20e arrondissement de Paris et dans les Hauts-de-Seine, après des pertes "insoutenables" (4,3 millions d'euros estimés pour 2024) selon l'association, qui cherche également un repreneur.
"Des dizaines de milliers de patients vont se retrouver sans médecin traitant", ont alerté lundi l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) et la Fédération nationale des centres de santé (FNCS).
L'Île-de-France souffre "d'un manque critique" de médecins en secteur 1, en particulier dans les quartiers populaires du nord-est parisien, ont-ils rappelé, appelant les autorités à un "plan de sauvegarde".
Selon ces professionnels, le modèle économique des centres de santé - qui salarient les praticiens et sont financés essentiellement via le remboursement des actes par l'Assurance maladie et les complémentaires - est "intenable", particulièrement pour les structures associatives ou mutualistes, qui construisent leur offre en fonction des besoins de santé et pas en multipliant les actes rémunérateurs (radiologie, ophtalmologie...).
D'après une étude commandée par les organisations représentatives, les trois-quarts des centres ont un "déséquilibre d'exploitation", les polymédicaux étant particulièrement fragiles.
(O.Joost--BBZ)