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La Bourse de New York était dans l'ensemble orientée à la baisse vendredi peu après l'ouverture, poursuivant son mouvement de consolidation avec des prises de bénéfices dans le secteur technologique.
Vers 14H25 GMT, si le Dow Jones grignotait 0,23%, l'indice Nasdaq glissait de 0,23% et l'indice élargi S&P 500 s'effritait de 0,14%.
"Le marché était allé trop loin", avec une série de records consécutifs, fait valoir Quincy Krosby, de LPL Financial. "Le moment d'un reflux était venu."
Wall Street était lesté par des prises de bénéfices sur les quelques valeurs qui ont ensoleillé son printemps, en premier lieu Nvidia (-3,75%), mais aussi ses concurrents du secteur des semi-conducteurs comme Broadcom (-2,32%) et Qualcomm (-1,49%).
"Le marché va peiner si les capitalisations géantes fléchissent et que rien d'autre ne suscite l'intérêt pour compenser", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Le repli du Nasdaq s'est accéléré après la publication des indices PMI de S&P Global, qui sont ressortis au-dessus des attentes à la fois pour l'industrie manufacturière et le secteur des services en juin aux Etats-Unis.
Dans les deux cas, ils sont sensiblement supérieurs à 50, ce qui témoigne d'une expansion et tempère l'impression d'un ralentissement de l'économie américaine.
En retrait de la tech, les investisseurs se tournaient, comme la veille, vers le Dow Jones et les valeurs de la vielle économie, notamment McDonald's (+2,61%), Coca-Cola (+1,25%), Merck (+0,60%) ou Nike (+0,77%).
"Le marché espère que d'autres secteurs vont se joindre à la technologie" pour soutenir la place new-yorkaise, a expliqué Quincy Krosby.
Après une détente marquée avant l'ouverture de la séance, les taux obligataires se raffermissaient, stimulés par la surprise des indices PMI.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 4,25%, contre 4,26% la veille en clôture.
"Le marché ne veut pas voir les taux obligataires chuter", souligne Quincy Krosby, "car cela correspondrait à l'idée que l'économie ralentit à un rythme plus rapide" que prévu.
Les opérateurs s'attendaient à une séance potentiellement mouvementée, car elle marque l'arrivée à échéance d'une vaste quantité de contrats à terme sur actions et indices, aussi appelée "journée des trois sorcières" (options et futures sur indices et options sur actions).
A la cote, le laboratoire Gilead (+4,03%) surfait toujours sur les bons résultats d'une étude clinique sur le lenacapavir comme traitement préventif contre le VIH. La biotech commercialise déjà cette molécule sous le nom de Sunlenca, mais pour de traitements de patients déjà porteurs du virus.
Spirit AeroSystems était recherché (+5,37%). L'agence Reuters a rapporté qu'un accord portant sur son rachat par son ancienne maison mère, Boeing, était proche.
L'armurier Smith & Wesson dégringolait (-12,26%), malgré des résultats supérieurs aux attentes. Le groupe a néanmoins vu ses marges s'erroder au cours du trimestre, achevé fin avril.
Le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media & Technology Group, poursuivait sa descente (-5,36%), se rapprochant de son plus bas niveau depuis sa fusion avec une entité cotée, fin mars.
L'action pâtit de la conversion possible de produits dérivés, des warrants, en titres du groupe. Ces warrants pourraient augmenter de 8% le nombre d'actions en circulation et dilluer fortement la valeur des titres déjà cotés.
Les acteurs des cryptomonnaies souffraient de la déprime du bitcoin, au plus bas depuis un mois, notamment le "mineur" (créateur de devises numériques) Marathon Digital Holdings (-5,13%) ou la plateforme d'échanges de monnaies électroniques Coinbase (-4,81%).
(K.Müller--BBZ)