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Plusieurs rassemblements devant des tribunaux et des commissariats sont prévus lundi en France à l'appel de syndicats de police pour protester contre la mise en examen pour "homicide volontaire" du policier qui a tué deux hommes qui auraient forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris.
Au total, des policiers devraient être mobilisées dans une quarantaine de villes, de Lille à Marseille en passant par Bordeaux et Strasbourg, annonce le syndicat de gardiens de la paix Alliance, à l'initiative de l'appel auquel se sont joints le syndicat d'officiers Synergie et l'Unsa-Police.
Le plus gros rassemblement devrait se tenir à 12H00 à Paris, sur la place Saint-Michel, située à quelques centaines de mètres de l'ancien Palais de justice et du Pont-Neuf.
C'est à cet endroit, le 24 avril dernier, qu'un policier armé d'un fusil d'assaut a ouvert le feu sur le conducteur d'une voiture et son passager, âgés de 25 et 31 ans, qui auraient tenté de se soustraire à un contrôle. Ils sont décédés sur place et un troisième homme a été blessé.
A l'issue de 48 heures de garde à vue, le gardien de la paix, âgé de 24 ans, a été mis en examen pour "homicide volontaire" concernant le conducteur, "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner" s'agissant du passager avant et pour "violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique" envers le passager arrière. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Dans la foulée, le syndicat Alliance a publié un tract dénonçant la "décision inadmissible" des juges d'instruction de retenir la qualification criminelle d'"homicide volontaire", passible de 30 ans de prison.
Alliance et Synergie appellent par ailleurs à mettre en place une "présomption de légitime défense" des policiers, une mesure défendue par Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle mais rejetée par le président réélu Emmanuel Macron.
Unité SGP Police, concurrent d'Alliance, a choisi de ne pas "prendre des positions pouvant porter préjudice" au collègue mis en examen, rappelant qu'il est présumé innocent, et a demandé "une juridiction et des magistrats spécialisés aguerris aux difficultés du métier de policier".
Alors que des élections syndicales se tiennent fin 2022, cette affaire a exacerbé les tensions entre les représentants des gardiens de la paix.
"Tout le monde s'excite. Les syndicats de police veulent récupérer ce dossier, moi je dis qu'il faut garder la raison", a déclaré à l'AFP Laurent-Franck Liénard, l'avocat du policier.
(T.Renner--BBZ)