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À la veille d'une réunion de la Fed, la Bourse de Paris a clôturé lundi en baisse de 1,66%, principalement plombée par des indicateurs chinois de mauvais augure pour le commerce mondial et rattrapée par la tendance baissière de New York vendredi.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 108,16 points à 6.425,61 points. La semaine passée s'était conclue par un repli de 0,72% de cet indice, qui a perdu 1,89% au cours du mois d'avril.
La cote parisienne, qui avait ouvert en petite baisse de 1,10%, s'est enfoncée dans la journée, perdant même jusqu'à 2% en milieu de séance. Comme les autres places européennes, Paris a par ailleurs connu vers 08H00 GMT une chute aussi brutale que spontanée, s'enfonçant de 3,4%.
Ce "crack éclair" était dû "à une mauvaise exécution d’un ordre donné dans un pays nordique", a indiqué Harry Wolhandler, directeur gestion actions chez Meeschaert Amilton AM. Un "effet dévastateur" lundi matin dans "une journée de très faible volume", "compte tenu de l’absence des investisseurs anglais", la la place de Londres étant fermée pour cause de jour férié.
Parmi les inquiétudes qui ont pesé sur la cote parisienne plus durablement, on a surtout noté le repli de l'activité manufacturière en Chine, qui est tombée en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020 en raison des confinements de grandes villes du pays.
Ces "chiffres macroéconomiques décevants, qui montrent que la Chine décélère à la suite de sa politique de restriction sanitaire zéro Covid" sont selon M. Wolhandler pour moitié responsables de la baisse accusée par Paris lundi.
Mais, a-t-il estimé, le marché français "a davantage réagi à la très forte baisse vendredi des marchés américains" survenue après la clôture des marchés européens, qui avaient eux fini en hausse. "Il est bien évident qu’il y a eu une réaction baissière" à ce mouvement, que le marché français n'avait pas encore rattrapé.
Par ailleurs, a ajouté M. Wolhandler, "des chiffres inflationnistes aux États-Unis laissent présager que cette semaine", la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) "va augmenter son taux directeur de 0,5 point", laissant les investisseurs français sur la défensive.
Dans l'attente de cette annonce, "les investisseurs jouent la prudence", surtout face à "l'inflation (qui) continue de susciter l'inquiétude dans le monde" et une "conjoncture (qui) se dégrade", a jugé pour sa part Franklin Pichard, du gestionnaire de portefeuille Kiplink.
À 16H50 GMT, l'euro restait encore stable face au dollar, à 1,0519 dollar.
Le luxe mal orienté
Le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois, a accusé lundi de fortes pertes. Kering a cédé 1,73%, LVMH 2,08%, Hermès 2,82% et L’Oréal 2,52%.
Les banques en petite forme
Les banques françaises, considérées comme des valeurs cycliques qui "sur-réagissent aux mouvements du marché", ont été "pénalisées par le marché baissier", a affirmé Harry Wolhandler.
À la clôture, Société Générale a perdu 2,07%, Crédit Agricole 1,54% et BNP Paribas 1,81%.
Orpea recule après la nomination d'un nouveau DG
Le groupe d'Ehpad privés Orpea, dans la tourmente depuis la sortie d'un livre-enquête fin janvier, a annoncé lundi la nomination d'un nouveau directeur général, issu du secteur de l'industrie, pour mener la transformation du groupe.
Son titre, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année à la Bourse de Paris, a chuté lundi de 4,78%, à 32,45 euros.
(T.Burkhard--BBZ)