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La Bourse de New York a terminé la semaine en baisse vendredi, parvenant néanmoins à limiter ses pertes grâce à un rebond technique, même si les investisseurs restent moroses.
Le Dow Jones a perdu 0,30%, pour finir à 32.899,37 points, l'indice Nasdaq a cédé 1,40%, à 12.144,66 points, et l'indice élargi S&P 500 a lui concédé 0,57%, à 4.123,34 points.
Après avoir vécu jeudi sa pire séance depuis 2020, la place new-yorkaise était semblée initialement partie pour revivre un cauchemar en début de séance, le Nasdaq lâchant jusqu'à 2,65%.
L'indice au fort parfum technologique est même brièvement descendu en dessous de 12.000 points pour la première fois depuis 16 mois, accusant une perte de plus de 26% depuis son pic de novembre dernier.
Peter Cardillo, de Spartan Capital, avait averti que les indices approchaient, à la baisse, de seuils techniques importants et étaient susceptibles d'y trouver matière à rebond. C'est ce qui s'est produit en milieu de matinée.
"Le mécanisme a joué et empêché les prix de descendre plus bas", a expliqué Karl Haeling, de la banque LBBW. "Mais cela aurait peut-être été mieux s'ils étaient de nouveau descendus de 5%", comme la veille.
Pour l'analyste, ce rebond technique réduit la probabilité que les investisseurs considèrent les niveaux actuels comme un plancher et se remettent à acheter.
Le rapport mensuel sur l'emploi américain, publié avant Bourse, n'a pas contribué à sortir les opérateurs de leur morosité.
D'abord séduits par les 428.000 créations de postes en avril, soit mieux qu'attendu, ils y ont ensuite vu des éléments moins encourageants.
La révision en baisse de 39.000 pour le mois de mars a ainsi tempéré le chiffre d'avril.
Par ailleurs, les économistes se sont inquiétés d'un léger tassement du taux de participation de la population active (rapport entre personnes employées ou en recherche d'emploi et population en âge de travailler), alors que le marché de l'emploi est déjà très tendu.
"Il n'y a rien là-dedans qui puisse orienter la Fed d'une façon ou d'une autre", a néanmoins conclu Chris Low, de FHN Financial.
Sur le marché obligataire, les taux ont poursuivi leur ascension, stimulés par la perspective que le principal taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) atteigne au moins 3% d'ici la fin de l'année, un scénario dont la probabilité est de 85%, pour les opérateurs.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est monté jusqu'à 3,14%, non loin des 3,26% qui constituent le plus haut niveau de ses 11 dernières années.
"En fin de compte, la question est de savoir s'il est possible à la politique monétaire de ramener l'inflation à un rythme acceptable sans engendrer une récession de long terme", a fait valoir Karl Haeling.
A la cote, Under Armour a été taclé par les investisseurs (-25,88% à 9,85 dollars) après des résultats et des prévisions jugés décevants. L'équipementier sportif anticipe une baisse de ses marges ainsi qu'une perte de croissance d'environ 3 points de pourcentage due aux problèmes d'approvisionnements.
La publication est intervenue cojointement à celle de l'Allemand Adidas, qui a aussi souffert des confinements en Chine et abaissé ses objectifs de marge sur l'année.
Ces mauvais chiffres ont enfoncé tout le secteur de l'habillement sportif, de Nike (-3,49%) à Lululemon (-7,73%).
La plateforme de livraison de repas DoorDash a été sanctionnée (-1,42% à 72,11 dollars) malgré un chiffre d'affaires supérieur aux attentes, les investisseurs s'attardant sur la décélération continue de sa croissance, après des millésimes 2020 et 2021 dopés par la pandémie.
Journée difficile aussi (-7,70% à 15,70 dollars) pour le spécialiste des vélos d'appartement et tapis de course connectés Peloton, qui serait à la recherche d'investisseurs prêts à prendre une participation minoritaire d'environ 15 à 20%, selon le Wall Street Journal, pour renflouer les caisses du groupe, actuellement en difficulté.
(P.Werner--BBZ)