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Jouant de sa proximité avec le public, Stéphane Plaza est devenu l'un des animateurs préférés des Français, à la tête d'un réseau d'agences immobilières à son nom. Jusqu'aux accusations de violences d'ex-compagnes qui pourraient révéler une personnalité plus sombre.
L'animateur star de M6 âgé de 54 ans sera jugé à partir de mercredi à Paris.
Les accusations le visant ont débuté en septembre 2023, avec la publication par Mediapart de témoignages de trois anciennes compagnes dénonçant des "humiliations, menaces, violences verbales et, pour deux d'entre elles, physiques".
Des accusations aux antipodes de son personnage sur petit écran, maladroit et chaleureux.
En réponse, il dit avoir "la conscience tranquille".
Celui qui se qualifie souvent de "sensible", notamment à l'évocation de sa mère décédée, multiplie les blagues grivoises à l'antenne et a été épinglé pour des propos sexistes par le Conseil supérieur de l'audiovisuel belge en 2017. Il est également apparu nu dans plusieurs émissions, sous couvert d'humour.
Dès ses premières apparitions dans "Recherche appartement ou maison" en 2006 sur M6, où il a fait toute sa carrière médiatique, Stéphane Plaza a créé une grande proximité avec les candidats et le public.
Ce fils de fleuriste de la région parisienne, qui n'a pas obtenu le bac, s'amuse de sa maladresse. "Pierre Richard, dans +La Chèvre+, c'est moi", confie-t-il au Monde en mai 2023.
Mais ce boulimique de travail, qui a débuté dans l'agence immobilière d'une cousine à 17 ans, mène une carrière plus détonante que le comptable de la comédie de Francis Veber.
La société de production Réservoir Prod le repère à un salon de l'immobilier en 2005 pour présenter une nouvelle émission, "Recherche appartement ou maison". Le succès est immédiat.
D'autres concepts suivront: "Maison à vendre" (2007), "Chasseurs d'appart" (2015), actuellement diffusés ou rediffusés sur M6 et d'autres chaînes du groupe, W9 et Téva.
En parallèle, Stéphane Plaza crée en 2015 un réseau d'agences immobilières à son nom, associé aux deux fondateurs de la chaîne Laforêt et à M6, qui possède 51% des parts. Stéphane Plaza Immobilier compte aujourd'hui quelque 660 franchises en France.
Il a également lancé un magazine ("Bienvenue chez vous", édité par Prisma), des bandes dessinées dont il est le héros, joué la comédie au théâtre et dans des fictions télévisées.
- Contrôle -
"Il ne faut absolument pas se fier à l'allure de Zébulon médiatique maladroit", soulignait en 2022 Valérie de Senneville, journaliste aux Échos, après l'avoir rencontré. Stéphane Plaza "est surtout un homme d'affaires qui est dans l'extrême maîtrise", confiait-elle dans un podcast du quotidien économique.
"J'ai pris un vrai risque, j'ai mon nom sur les agences, c'est mon visage qui est sur les brochures", avait déclaré l'animateur à la journaliste.
Rien n'est dû au hasard, donc. Si l'animateur apparaît à l'écran les cheveux en bataille, il vient aux interviews avec sa maquilleuse, ont constaté la journaliste des Échos et Le Monde.
Décontracté à l'antenne, l'animateur entretient aussi une apparente proximité avec ses fans sur Instagram, où il a évoqué ses problèmes d'alcool. Mais il n'évoque jamais sa vie privée, ce qui a fait planer le doute sur son orientation sexuelle.
L'animateur n'a pas publié depuis plusieurs mois de photos de ses amis de M6 ou des Grosses têtes de RTL (propriété de M6), parmi lesquels Laurent Ruquier, Karine Le Marchand ou "Jeanfi" Janssens, et ces derniers n'ont pas donné suite aux sollicitations de l'AFP, tout comme M6, RTL et Réservoir Prod.
La chaîne, auprès de qui il est engagé jusqu'en 2028, a aussi refusé d'indiquer si les tournages de ses émissions se poursuivent.
À l'approche du procès en correctionnelle, aucune personnalité ne défend plus publiquement Stéphane Plaza, comme l'avait fait Karine Le Marchand, la présentatrice de "L'amour est dans le pré", quand le scandale a éclaté.
Désormais, l'animateur se retranche dans le silence. "Dévasté" par les poursuites à son encontre, il n'a "pas la tête" aux interviews, a justifié son avocate Me Hélène Plumet à l'AFP.
(F.Schuster--BBZ)