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Wall Street évoluait en ordre dispersé peu après l'ouverture, mercredi, se montrant prudente avant la publication, très attendue, des résultats du champion des semi-conducteurs Nvidia, après Bourse.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grignotait 0,08%, tandis que l'indice Nasdaq perdait 0,47% et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,11%.
Le Dow Jones reste sur deux records consécutifs en clôture.
Au sein d'une semaine pauvre en indicateurs macroéconomiques et en résultats de sociétés, la publication, après la clôture de la Bourse, des comptes trimestriels de Nvidia tient le marché en haleine.
Depuis plus de deux ans, le groupe de Santa Clara pulvérise, trimestre après trimestre, les attentes du marché.
Il est dopé par la demande pour ses désormais fameuses cartes graphiques, des puces aux capacités de calcul démultipliées, indispensables au développement de l'intelligence artificielle (IA) dite générative.
Mais après cette longue période de lévitation, "il y a des inquiétudes quant à leur capacité à annoncer des objectifs qui tiennent le rythme", a expliqué Quincy Krosby, de LPL Financial.
"Et même au-delà, à faire un point sur la demande des grands acteurs technologiques qui ont dépensé des milliards de dollars et ne parviennent toujours pas à monétiser leur infrastructure IA", a ajouté l'analyste.
"Si la séance d'aujourd'hui est ennuyeuse, ce ne sera pas tant par manque d'intérêt des intervenants, mais parce qu'ils attendent de savoir ce que Nvidia a à dire", a expliqué, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
De l'avis général et selon l'activité sur les contrats à terme, les opérateurs s'attendent à une réaction brutale à la publication du géant des microprocesseurs dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture et durant la séance de jeudi.
Pour Quincy Krosby, le tassement des indices traduit aussi l'humeur d'investisseurs qui manquent de repères quant aux semaines à venir.
S'ils sont convaincus qu'une série de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed) est en passe de débuter, ils s'interrogent sur son rythme.
Ils attendent aussi d'en savoir plus sur la trajectoire de l'inflation avec la publication de l'indice de prix PCE, vendredi, et sur l'emploi avec le rapport mensuel du 6 septembre.
Sans compter que septembre est traditionnellement un mois difficile pour les actions.
"Tout ces éléments se combinent et créent de l'incertitude sur le marché", décrit Quincy Krosby.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans ressortait à 3,87%, contre 3,90% la veille en clôture, au plus bas depuis le brutal décrochage de début août.
Obnubilée par Nvidia, la place new-yorkaise a fait peu de cas des bonnes nouvelles venues du secteur de la distribution.
L'enseigne de grands magasins Kohl's (+5,87%) capitalisait sur un bénéfice supérieur aux attentes et le relèvement de son objectif annuel.
Tom Kingsbury, le directeur général, n'en a pas moins fait état d'un "environnement difficile pour les consommateurs", qui font preuve de "retenue dans leurs achats".
Autre bonne surprise dans le commerce de détail, la chaîne de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch, qui a dépassé les prévisions des analystes et revu en hausse ses objectifs annuels.
Le titre était pourtant en forte baisse (-13,41%), le marché attendant encore davantage de cette marque qui renaît de ses cendres après un long passage délicat.
A la différence de Kohl's, Abercrombie a vu son chiffre d'affaires progresser, tout comme la chaîne d'équipement sportif Foot Locker, en croissance pour la première fois depuis un an et demi.
Des analystes ont néanmoins considéré que la prévision de croissance des ventes était modeste, l'action plongeant de 14,96%.
L'enseigne de produits cosmétiques Bath & Body Works a, elle, révisé en hausse ses objectifs de bénéfice net pour l'ensemble de son exercice comptable, mais les investisseurs ont davantage prêté attention à son chiffre d'affaires jugé décevant au trimestre précédent et le titre chutait de 4,51%.
Le spécialiste des serveurs et des infrastructures d'informatique à distance Super Micro Computer poursuivait sa dégringolade (-21,54%), après avoir été accusé, mardi, de manipulations comptables par le fonds spéculatif Hindenburg Research.
(F.Schuster--BBZ)