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La dernière ligne droite d'un feuilleton aux multiples rebondissements: EDF a demandé vendredi formellement au gendarme du nucléaire l'autorisation de produire dans son réacteur EPR de Flamanville (Manche) ses premiers électrons.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "a reçu aujourd'hui la demande d'EDF pour la divergence de l'EPR", c'est-à-dire la première fission nucléaire, a indiqué à l'AFP le gendarme du nucléaire, qui doit l'examiner "dans les prochains jours".
En ce qui concerne le raccordement, ou "couplage", au réseau électrique de ce nouveau réacteur à eau pressurisée, le 4e de ce type installé dans le monde, "il n'y a pas d'évolution de planning à ce jour", a indiqué EDF.
Le groupe, détenu à 100% par l'Etat, table donc toujours sur une livraison des premiers électrons avant la fin de l'été et donc au plus tard le 21 septembre, soit 12 ans après le calendrier prévu initialement.
Le réacteur aura alors atteint le palier de 25% de puissance.
Lorsque l'EPR atteindra sa pleine production à 100%, il alimentera quelque 3 millions de foyers, une étape qu'EDF promet d'atteindre d'ici la fin de l'année.
L'exploitant des centrales nucléaires a reçu le 7 mai le feu vert de l'ASN pour la mise en service du 57e réacteur français, installé à côté de deux plus anciens, à Flamanville.
EDF a alors immédiatement procédé au chargement de 60.000 crayons de combustible nucléaire dans la cuve du réacteur.
L'étape de chargement, clé pour le lancement progressif de la production d'électricité, s'est achevée à la mi-mai.
Depuis, EDF a procédé aux essais à froid, qui se sont terminés le 10 juillet. Les essais à chaud ont eu lieu par la suite en montant le réacteur à 155 bars et 303 degrés.
- De l'électricité pour 3 millions de foyers -
Alors que le président Emmanuel Macron a décidé de relancer le nucléaire, en commandant six réacteurs EPR2 (et huit supplémentaires en option) à l'énergéticien, le démarrage de l'EPR de Flamanville, même s'il a été décidé bien avant, revêt une dimension hautement symbolique.
Le raccordement du nouveau réacteur de Flamanville, le plus puissant du pays (1.600 MW), marquera la fin d'un chantier qui aura duré dix-sept ans.
Les nombreux déboires qui ont affecté le chantier (fissures dans le béton de la dalle, anomalies dans l'acier de la cuve, et défauts de soudure sur les traversées de l'enceinte de confinement) ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d'euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.
En 2020, la Cour des Comptes l'avait évaluée à 19 milliards, en comptant notamment les "surcoûts de financement".
(G.Gruner--BBZ)