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La directrice générale du Fonds monétaire international a appelé mardi à moderniser le système de paiement transfrontalier en utilisant les plateformes numériques, arguant que cela réduirait les risques de "fragmentation" de l'économie mondiale.
Lors d'un discours à l'occasion d'une conférence à Zurich, en Suisse, Kristalina Georgieva a souligné que le système de paiement international, qui permet la circulation des capitaux entre les pays, fait face "à des défis majeurs", à commencer par des coûts importants.
La dirigeante a cité l'exemple des envois d'argent des immigrés à leur famille.
"Le coût moyen d'un transfert est de 6,3%. Ce qui signifie que quelque 45 milliards de dollars par an sont détournés au profit d'intermédiaires" au lieu de bénéficier aux destinataires dont "des millions de ménages à faible revenu", a-t-elle déploré.
De plus, l'un des grands risques actuels est la "fragmentation", a-t-elle ajouté, citant l'invasion de l'Ukraine par la Russie qui "a causé non seulement d'énormes souffrances humaines, mais encore un choc économique mondial et une forte augmentation du risque d'une +nouvelle guerre froide+".
La tentation de certains pays est de développer des systèmes de paiement parallèles pour atténuer le risque de sanctions économiques potentielles.
Ces éventuels "blocs de paiement" ne feraient qu'aggraver l'impact de l'apparition de nouveaux "blocs économiques", avec des coûts supplémentaires, observe la dirigeante.
"Il faut moderniser le système de paiement international", a-t-elle appelé, jugeant les plateformes numériques "très prometteuses" pour connecter et réglementer les systèmes de paiement de manière plus sûre et efficace.
"Ma banque à Washington pourrait échanger mes dix dollars contre un jeton numérique, qui serait ensuite transféré via une plateforme à un fournisseur de paiement suisse qui crédite le portefeuille de mon ami à Zurich", a-t-elle expliqué. "Cela équivaut à envoyer une facture de dix dollars par courrier, mais avec une vitesse et une sécurité maximales et à un coût minimal".
Pour le FMI, de nouvelles plateformes pourraient être une source d'innovation à condition qu'elles soient bien conçues et réglementées. Elles doivent aussi être compatibles avec les objectifs politiques des pays.
Une nouvelle étude de l'institution, publiée mardi, "montre que les crypto-actifs pourraient être utilisés pour contourner les mesures de gestion des flux de capitaux, ce qui compromettrait la stabilité des économies nationales et du système mondial", a toutefois alerté l'institution.
"C'est pourquoi nous appelons à une réglementation mondiale complète et coordonnée dans ce domaine", a poursuivi Mme Georgieva.
L'une des difficultés est de mettre au point des outils permettant de détecter automatiquement les risques et les irrégularités dans les flux de capitaux.
(S.G.Stein--BBZ)