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Le centre du Japon, noyé sous des pluies diluviennes, s'apprête à vivre dimanche une deuxième journée sous la menace des inondations et des glissements de terrain qui ont déjà fait un mort et au moins six disparus.
Des rivières boueuses sont notamment en crue à Anamizu, une ville de la péninsule de Noto, où les dégâts causés par le séisme du 1er janvier qui a tué au moins 318 personnes sont toujours visibles, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Un message est diffusé par le système de prévention des catastrophes de la ville, avertissant les habitants que la pluie pourrait inonder les systèmes d'égouts et que les eaux usées pourraient remonter à la surface.
L'Agence météorologique japonaise (JMA) a toutefois rétrogradé son alerte maximale à la deuxième alerte la plus élevée dimanche.
"En l'espace d'une trentaine de minutes, l'eau a jailli dans la rue et a rapidement atteint la moitié de la hauteur de ma voiture," raconte Akemi Yamashita, une habitante de 54 ans à l'AFP.
"Je discutais hier avec d'autres habitants de Wajima, et ils m'ont dit :+C'est tellement déchirant de vivre dans cette ville+. J'ai eu les larmes aux yeux en entendant cela", a-t-elle déclaré, décrivant le tremblement de terre et les inondations comme étant tout droit "sortis d'un film".
Les autorités locales avaient appelé quelque 75.000 personnes à évacuer, qualifiant les pluies de "sans précédent" alors que l'agence météorologique japonaise (JMA) avait émis une alerte d'urgence pour la région, toujours en vigueur dimanche.
"Ma maison a été complètement rasée par le séisme", explique Hideaki Sato, 74 ans, regardant depuis un pont un canal en crue avec anxiété.
"Je vis maintenant dans un petit appartement. Si le cours d'eau débordait, ce serait un vrai problème", a-t-il ajouté, en montrant une structure en bois derrière lui.
Ces impressionnantes inondations ont touché de nombreuses habitations, dont huit centres de logements temporaires à Wajima et à Suzu, où résident encore les victimes du séisme de magnitude 7,5 qui s'est produit en début d'année.
En plus des bâtiments inondés, de nombreux glissements de terrain bloquent les routes et quelque 6.200 foyers sont privés d'électricité, dont un certain nombre n'ont plus d'eau, ont précisé les autorités du département d'Ishikawa.
Dans ce même département, une personne a été tuée, deux autres ont été grièvement blessées et trois sont portés disparues, a annoncé le gouvernement de la région dans un communiqué.
- Alerte maximale -
Sur un chantier de restauration d'une route à Wajima, trois ouvriers travaillant pour le ministère du Territoire manquent également à l'appel depuis samedi après un glissement de terrain, a déclaré dimanche à l'AFP un responsable local du ministère, Yoshiyuki Tokuhashi.
Un de leurs collègues d'abord compté comme disparu a réussi "à se mettre à l'abri dans le tunnel" où 26 de ses collègues avaient trouvé refuge avant lui, a déclaré M. Tokuhashi.
"Les opérations de secours devaient commencer à 5 heures du matin (20H00 GMT samedi), puis elles ont été suspendues en raison de fortes pluies, mais devraient reprendre vers 11H00", a-t-il déclaré.
Dans la région, une dizaine de rivières sont en crue, charriant des arbres et des détritus qui se retrouvent souvent bloqués par les ponts, comme l'ont constaté des journalistes de l'AFP.
Satoshi Sugimoto, prévisionniste de l'agence JMA, a fait état de "pluies diluviennes d'une ampleur sans précédent", avec plus de 120 mm de précipitations par heure enregistrés à Wajima dans la matinée de samedi, chiffre inédit dans cette zone depuis l'accès aux données en 1929.
L'armée, les forces d'autodéfense, a été appelée en renfort dans toute la région rurale située le long de la mer du Japon.
Dimanche, les autorités de deux départements plus au nord d'Ishikawa, ceux de Niigata et de Yamagata, ont appelé à l'évacuation de 16.800 habitants.
Les niveaux de précipitations au Japon ont atteint des records ces dernières années dans plusieurs parties du pays, avec des inondations et des glissements de terrain parfois mortels.
Les experts estiment que le changement climatique aggrave la fréquence, l'intensité et le caractère imprévisible de ces phénomènes.
(B.Hartmann--BBZ)