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Les quatre aéroports et les six ports de Corse étaient bloqués jeudi après-midi par un mouvement social lancé par le syndicat des travailleurs corses (STC), a indiqué à l'AFP un délégué syndical STC, une information confirmée à l'AFP par plusieurs sources, notamment sécuritaire.
Ce mouvement a suivi le cri de colère jeudi du président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, face aux réticences exprimées par un représentant du préfet de Corse sur un dispositif permettant à la Chambre de commerce de continuer à gérer les aéroports et ports de l'île. "C'est une déclaration de guerre" de l'Etat, a considéré Gilles Simeoni.
"Tous les ports et aéroports de Corse sont bloqués depuis quelques heures par le STC", a déclaré à l'AFP Laurent Filippi, délégué syndical STC sur le port de Bastia.
"Il n'y a plus rien qui décolle, plus rien qui atterrit et plus rien qui sort ou rentre des ports", a ajouté le délégué syndical.
Une source sécuritaire et des sources aéroportuaires ont confirmé à l'AFP ces blocages.
"Du fait d'un mouvement social de la CCI de Corse ce jour, tous les vols au départ de l'aéroport de Bastia-Poretta sont annulés", indique également un message vocal diffusé jeudi après-midi dans l'aéroport de Bastia et transmis à l'AFP.
Selon le STC, ces blocages interviennent après "l'annonce inacceptable" d'Alexandre Patrou, secrétaire général aux Affaires corses (Sgac), qui a émis des doutes jeudi sur la création de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d'ici la fin de l'année. Ces syndicats devaient accorder des concessions à la CCI insulaire afin qu'elle puisse continuer de gérer à partir du 1er janvier 2025 les ports et aéroports de l'île.
Déclarant que ce montage présentait "un risque juridique important", M. Patrou a indiqué à la tribune de l'assemblée générale extraordinaire de la CCI que ce dispositif de syndicats mixtes ne pouvait "pas contourner l'appel d'offres" prévu pour tout marché public.
Très en colère, Gilles Simeoni a dénoncé cette "décision que vient d'annoncer aujourd'hui l'Etat, en catimini, sans nous prévenir et en reniant son engagement et sa parole".
"Si l'Etat respecte ses engagements", ces syndicats mixtes "confieront par voie de concession à la CCI l'exploitation des ports et aéroports et cette solution garantit l'efficacité et l'emploi", a-t-il détaillé. "Si l'Etat revient sur sa parole, nous ne l'accepterons pas", a-t-il martelé.
En avril, le préfet de Corse avait rappelé les "défaillances graves" et répétées depuis la fin 2022 à l'aéroport d'Ajaccio en matière de filtrage des passagers et des bagages. Pour y "remédier de manière urgente", la CCI avait été placée sous surveillance renforcée par la Direction générale de l'aviation civile dès le 9 avril.
(K.Lüdke--BBZ)