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L'absence d'un embargo sur le pétrole russe dans le prochain paquet de sanctions de l'UE contre Moscou constituerait une rupture de l'unité européenne dans son soutien à Kiev, a estimé vendredi le chef de la diplomatie ukrainienne.
"Si ce paquet est adopté sans un embargo sur le pétrole, je crois que le président Poutine pourra faire la fête parce que cela sera la première fois que l'unité de l'Union européenne sera rompue à cause de la position d'un seul pays, la Hongrie", a jugé Dmytro Kouleba, invité à une réunion des chefs de la diplomatie du G7 à Wangels, dans le nord de l'Allemagne.
La proposition soumise mercredi dernier par Bruxelles aux Vingt-Sept prévoit un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés, notamment le diesel, d'ici à fin 2022.
Pays enclavé et dépendant de ses achats d'hydrocarbures à la Russie, la Hongrie s'est vue accorder une dérogation mais elle l'a jugée insuffisante.
Estimant que Bruxelles avait franchi "une ligne rouge", le Premier ministre nationaliste Viktor Orban rejette ainsi la mouture actuelle de sanctions, qui requiert l'unanimité des 27 Etats membres de l'UE.
M. Kouleba a jugé les arguments économiques mis en avant par Budapest peu convaincant.
"Nous voyons qu'il y a plus d'arguments politiques qu'économiques dans la position de la Hongrie", a-t-il affirmé.
Un veto de la Hongrie empêchant la mise en place de l'embargo "causerait beaucoup de dommage à l'Union européenne" et ses pays membres "doivent tout faire pour l'éviter", a-t-il martelé.
(G.Gruner--BBZ)