AEX
-3.4300
Des milliers de personnes vêtues de noir se sont rassemblées mardi pour dire adieu aux 23 victimes de l'incendie d'un car scolaire, majoritairement des enfants, dans l'un des accidents routiers les plus meurtriers que la Thaïlande ait connu.
Après plusieurs jours de rituels, l'incinération des cercueils des 20 enfants et des trois enseignantes qui les accompagnaient en voyage scolaire, a débuté dans la matinée, sous les incantations de moines bouddhistes drapés d'orange.
La crémation a réuni environ 5.000 personnes, dont des représentants du gouvernement et l'ancien Premier ministre Srettha Thavisin, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Le président du Conseil privé, l'organe qui assiste le roi Maha Vajiralongkorn dans ses fonctions, a présidé la cérémonie, qui s'est tenue dans un espace monté pour l'occasion, sur le terrain de l'école Wat Khao Phraya Sangkharam touchée par le drame, dans la province d'Uthai Thani (nord).
L'accident a provoqué une vague d'émotion au-delà de la Thaïlande et ouvert un débat pour rendre sûres les routes d'un pays réputé pour sa circulation chaotique.
"Quand j'ai su pour l'accident, j'espérais que ça ne concernait pas mon fils", a déclaré à l'AFP Wichan Suebsaichan, père de Reutthawat, neuf ans, décédé dans l'accident. C'était "un très bon garçon, heureux et actif", qui "voulait devenir footballeur", a-t-il continué, les yeux rougis par la tristesse.
Bantima Tuadchampa a perdu son petit-fils de six ans dans l'accident et "maintenant, la maison a l'air trop calme".
L'accident s'est produit le 1er octobre, sur une autoroute de la banlieue nord de la capitale Bangkok, où le car scolaire a pris feu après avoir percuté une barrière.
Le brasier, soudain et intense, a tué la moitié des personnes présentes à bord.
La police suspecte le chauffeur, qui s'est rendu plusieurs heures après le drame, d'avoir enfreint les règles de conduite.
Les familles endeuillées ont critiqué l'entreprise du car incendié pour ne pas avoir respecté les normes du contrôle technique et demandé l'interdiction des cars propulsés au gaz naturel comprimé.
Certaines vont déposer un recours collectif visant le transporteur, accusé de négligeance, a assuré Wichan Suebsaichan, qui en fait partie.
La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a demandé aux services compétents de réévaluer les standards existants en vue d'améliorer la sécurité sur les routes.
La Thaïlande est réputée pour ses routes accidentogènes, en raison d'infrastructures défaillantes, de véhicules peu sûrs et de mauvaises pratiques de conduite (vitesse trop élevée, ébriété au volant, etc).
Environ 50 personnes meurent chaque jour sur les routes du royaume, l'un des pires élèves du continent en matière de sécurité routière, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
(T.Burkhard--BBZ)