Berliner Boersenzeitung - Dans l'Oise, le secteur de la brosserie traditionnelle française se tourne vers le luxe pour survivre

EUR -
AED 3.985527
AFN 72.702436
ALL 98.306928
AMD 419.156249
ANG 1.951957
AOA 989.60532
ARS 1072.900936
AUD 1.65046
AWG 1.955881
AZN 1.84833
BAM 1.95696
BBD 2.186817
BDT 129.429126
BGN 1.956147
BHD 0.409082
BIF 3146.307494
BMD 1.085093
BND 1.433624
BOB 7.484576
BRL 6.254586
BSD 1.083027
BTN 91.073477
BWP 14.479585
BYN 3.544467
BYR 21267.829963
BZD 2.183104
CAD 1.510157
CDF 3155.451537
CHF 0.939045
CLF 0.037824
CLP 1043.686119
CNY 7.726192
CNH 7.7251
COP 4789.905941
CRC 554.923907
CUC 1.085093
CUP 28.754974
CVE 110.332451
CZK 25.385734
DJF 192.86613
DKK 7.459149
DOP 65.218068
DZD 144.714114
EGP 52.90991
ERN 16.2764
ETB 132.784906
FJD 2.442325
FKP 0.83028
GBP 0.837589
GEL 2.978582
GGP 0.83028
GHS 17.654793
GIP 0.83028
GMD 75.423349
GNF 9340.451991
GTQ 8.371118
GYD 226.59853
HKD 8.432781
HNL 27.324949
HRK 7.475241
HTG 142.531882
HUF 408.181727
IDR 17029.672296
ILS 4.035625
IMP 0.83028
INR 91.238773
IQD 1418.867416
IRR 45674.292339
ISK 148.494776
JEP 0.83028
JMD 171.460081
JOD 0.769659
JPY 165.835928
KES 139.716693
KGS 93.087062
KHR 4397.526295
KMF 492.199085
KPW 976.583784
KRW 1496.564954
KWD 0.332559
KYD 0.90256
KZT 529.271128
LAK 23762.527081
LBP 96824.392781
LKR 317.334
LRD 207.953298
LSL 19.062754
LTL 3.203998
LVL 0.656362
LYD 5.227027
MAD 10.676927
MDL 19.435882
MGA 4976.950897
MKD 61.531429
MMK 3524.340924
MNT 3687.147286
MOP 8.67
MRU 43.063136
MUR 50.033374
MVR 16.6564
MWK 1878.013498
MXN 21.882749
MYR 4.751409
MZN 69.338506
NAD 19.062666
NGN 1781.44084
NIO 39.852711
NOK 11.905362
NPR 145.714053
NZD 1.815345
OMR 0.417756
PAB 1.083062
PEN 4.084597
PGK 4.339533
PHP 63.153554
PKR 300.871932
PLN 4.353854
PYG 8570.160336
QAR 3.949515
RON 4.974717
RSD 117.036039
RUB 105.280746
RWF 1473.860287
SAR 4.075302
SBD 9.023996
SCR 15.235119
SDG 652.683476
SEK 11.598357
SGD 1.434748
SHP 0.83028
SLE 24.577361
SLL 22753.861856
SOS 618.961286
SRD 37.291435
STD 22459.24187
SVC 9.476794
SYP 2726.329925
SZL 19.058036
THB 36.601825
TJS 11.524045
TMT 3.808678
TND 3.363556
TOP 2.541394
TRY 37.183763
TTD 7.349493
TWD 34.681208
TZS 2956.879513
UAH 44.690698
UGX 3969.426686
USD 1.085093
UYU 44.407558
UZS 13835.458226
VEF 3930807.721132
VES 46.126323
VND 27447.436679
VUV 128.824497
WST 3.039546
XAF 656.337077
XAG 0.032168
XAU 0.000399
XCD 2.932519
XDR 0.814083
XOF 656.337077
XPF 119.331742
YER 271.626002
ZAR 19.165248
ZMK 9767.140155
ZMW 28.837364
ZWL 349.399621
  • AEX

    -4.9400

    876.32

    -0.56%

  • BEL20

    8.8800

    4238.59

    +0.21%

  • PX1

    -48.2900

    7380.27

    -0.65%

  • ISEQ

    21.2900

    9699.75

    +0.22%

  • OSEBX

    -9.5700

    1440.02

    -0.66%

  • PSI20

    138.6900

    6530.05

    +2.17%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -0.8100

    2708.89

    -0.03%

  • N150

    -12.5400

    3286.92

    -0.38%

Dans l'Oise, le secteur de la brosserie traditionnelle française se tourne vers le luxe pour survivre
Dans l'Oise, le secteur de la brosserie traditionnelle française se tourne vers le luxe pour survivre / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP

Dans l'Oise, le secteur de la brosserie traditionnelle française se tourne vers le luxe pour survivre

"Augmenter nos prix de 150% ou fermer": dans son berceau de la vallée de l'Oise, la brosserie traditionnelle française se tourne vers le haut de gamme et les marchés de "niches" pour survivre et préserver son savoir-faire ancestral.

Taille du texte:

"Chez nous, on fabrique des brosses depuis six générations", explique Daniel Desjardins, en réglant une machine qui ronronne. L'atelier familial, ouvert en 1834 à Mouy, est spécialisé dans les belles brosses à chaussures, en crins de cheval ou soies de sanglier.

"Nos clients sont des fabricants de chaussures luxueuses, comme Berluti ou Weston, ou bien de cirage, comme Saphir", explique-t-il à l'AFP en montrant les tampons aux noms prestigieux utilisés pour le marquage. "On a aussi des brosses pour la bijouterie ou pour l'escalade en salle", afin de nettoyer les prises sur les murs.

Le brossier explique s'être "recentré sur ces petites niches et le haut de gamme" après la crise du secteur dans les années 2000. L'entreprise, qui expédie quelque 20.000 brosses par mois, est passée de dix à trois salariés et s'est recentrée. "Le créneau du luxe, c'est ce qui nous sauve".

- Plus que trois brosseries -

L'Oise constitue le berceau et le centre névralgique de la brosserie artisanale française: de nombreux ateliers ont fleuri au XIXe siècle le long du Thérain, profitant de la force motrice de la rivière pour travailler l'os des manches et de la proximité avec Paris, desservie par le train.

Rien que dans son village de Hermes, au cœur de l'Oise, "il y avait 12 brosseries du temps de mon grand-père", témoigne Frédéric Brigaud, dont l'entreprise familiale à Hermes prépare et fournit depuis 1930 tout le secteur en poils de sanglier.

Maintenant, "il n'y a plus que trois fabricants de brosses fines dans toute la France: Desjardins à Cauvigny, la Brosserie française à Beauvais et Fournival Altesse à Mouy", soupire M. Brigaud.

Pour Daniel Desjardins, "c'est l'Europe qui a tout cassé", avec ses ouvriers des pays de l'Est rémunérés "deux fois moins cher". La plupart des clients se sont précipités vers ces fournisseurs compétitifs, avant de se tourner vers la féroce concurrence du "Made in China".

Les rares brossiers encore debout sont ceux qui se sont recentrés sur le luxe, comme Fournival Altesse.

- Empoilage fait main -

Dans leurs ateliers, Enzo Saintomer introduit un foret dans le manche en bois, pour créer les trous qui accueilleront les poils. Fournival Altesse réalise chaque année quelques centaines de brosses entièrement fait main. Vendues 350 euros, elles sont le fruit d'un savoir-faire détenu par "très peu de monde", reconnaît son concurrent Desjardins.

"Ça a l'air simple, mais il faut respecter une certaine inclinaison pour les poils", confie le jeune homme de 23 ans, concentré.

Plus loin, Véronique Vaillant réalise l'empoilage: elle introduit dans la brosse un fil de pêche, qui va plier en deux les poils de sanglier. Un travail qui demande "force et dextérité", explique-t-elle.

Cette gamme constitue une infime partie des 400.000 brosses que l'entreprise fondée en 1875 fabrique chaque année — dont beaucoup retouchées main —, mais est emblématique de sa renaissance.

En 2005, Fournival était en liquidation judiciaire. Quelques années après sa reprise, la brosserie opère un changement stratégique et marketing d'ampleur sous l'impulsion de sa nouvelle PDG Julia Tissot-Gaillard, symbolisé par le passage au nom enjôleur d'"Altesse".

"On vendait complètement à perte, à des prix ridicules pour le travail fourni", explique Mme Tissot-Gaillard. La dirigeante a donc "pris son bâton de pèlerin" pour aller voir ses clients — Leonor Greyl, La Belle Brosse, Kérastase ou même Dior — et négocier des "augmentations de 100-150%", appuyant sur la qualité des produits.

"On est bien loin des brosses bas de gamme ou en sanglier renforcé", c'est-à-dire mélangé avec du nylon, véritable "triche de la brosserie" qui "n'accroche aucun sébum", affirme-t-elle.

L'entreprise affiche désormais une croissance à deux chiffres et a embauché dix personnes cette année. "Nos efforts payent", se réjouit Mme Tissot-Gaillard: aujourd'hui, "on touche des clients un peu partout dans le monde grâce au luxe".

(L.Kaufmann--BBZ)